Andy Irons : une légende du surf

Chaque génération de surfeurs produit ses héros. Andy Irons fait partie de ce club sélect. Éternel rival du grand Kelly Slater, il est le seul à avoir remporté un titre à chacune des étapes de l’ASP (maintenant World Surf League). Sa mort subite en 2010 a été reçue comme une gifle par la communauté du surf. Derrière ses exploits sportifs se cachait un homme aux prises avec des problèmes de consommation et de santé mentale. La sortie du documentaire Kissed by God en 2018 promet de nous faire découvrir sa vie sous un nouvel angle.

Une projection en plein air du film « Andy Irons : Kissed by God » aura lieu au Parc des Cèdres à Gatineau le 1er septembre prochain. 

ANDY

L’homme des grands exploits

Andy Irons met les pieds sur une planche pour la première fois à l’âge de 7 ans. Originaire d’Hawaï, il apprend l’art du surf parmi les récifs acérés et peu profonds de la North Shore en compagnie de son frère Bruce. Très tôt, il démontre qu’il n’a peur de rien et qu’il possède un talent hors du commun. Son style instinctif, qui mélange l’élégance hawaïenne et les mouvements techniques modernes, attire l’attention. Il fait aussi beaucoup parler de lui en raison de sa personnalité imprévisible et de son côté wild.

Sa rivalité avec Kelly Slater a marqué à jamais l’histoire du sport.

Rapidement, il se taille une place parmi les plus grands et se transforme en véritable légende. Ses origines modestes lui valent le surnom de « People’s Champion ». Kelly Slater a d’ailleurs confessé qu’Andy l’avait sans cesse obligé à repousser ses limites et avait ainsi contribué à faire de lui le surfeur qu’il est devenu.

Durant sa carrière professionnelle, Andy Irons remporte trois titres mondiaux (2002, 2003, 2004), trois titres Quicksilver Pro France (2003, 2004, 2005), deux Rip Curl Pro (2006, 2007) et vingt tournois d’élite, dont 4 victoires au Vans Triple Crown of Surfing (2002-2006). Cela lui vaut d’être admis au Surfing Walk of Fame en 2008.

En 2009, Andy Irons se retire de la ASP World Tour en évoquant des raisons personnelles. Cela laisse planer plusieurs doutes sur son état de santé. L’année suivante, il obtient cependant une wildcard qui lui permet de revenir à la compétition sans passer par le processus de qualification. Il remporte le Billabong Pro Tahiti en 2010 devant CJ Hobgood, Kelly Slater et Jeremy Flores, démontrant ainsi qu’il a encore sa place au sommet.

Andy Irons Billabong Pro Teahupoo 2010
Billabong Pro Teahupoo 2010. Photo: B. Bielmann

Un destin tragique

À peine deux mois plus tard, Andy Irons est retrouvé sans vie dans sa chambre d’hôtel au Texas. Il est alors âgé de 32 ans.  Leur fils Axel n’aura jamais la chance de connaître son père. À l’époque, de nombreuses rumeurs circulent – dont l’hypothèse qu’Andy ait succombé à une crise de dengue – mais l’autopsie attribue finalement son décès à un arrêt cardiaque causé par le blocage sévère d’une des principales artères du cœur, et révèle qu’il était sous l’influence d’un dangereux combo de drogues au moment de sa mort.

Sa mort est d’autant plus épouvantable qu’il laisse dans le deuil sa femme Lyndie, alors enceinte de 7 mois.

Son départ sème la consternation dans la communauté du surf, qui lui rend hommage émouvant lors d’un paddle out. Des dizaines de milliers de personnes, venues de tout Hawaii et du monde entier, se sont retrouvées à Hanalei Bay pour rendre un dernier hommage au triple champion du monde de surf Andy Irons.

Kissed by God : l’homme derrière la légende 

Huit ans après sa mort, le documentaire « Andy Irons : Kissed by God » retrace la vie de celui qui était reconnu pour sa grande joie de vivre et sa personnalité extrême. Un film touchant qui raconte l’histoire mouvementée d’un champion bipolaire accro aux opioïdes. Si Andy Irons était connu mondialement pour ses exploits sportifs, peu de gens connaissaient ses problèmes de santé mentale et les démons contre lesquels il se battait au quotidien. En ce sens, Kissed by God promet de jeter un nouvel éclairage sur une légende du surf dont le nom restera à jamais gravé dans l’histoire.

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