Voyager et surfer avec un bébé : astuces d’une Surf Mom

Faire des surf trips avec un bébé ? C’est ce que fait Jo-Annie Tétreault, du Maine au Mexique en passant par l’île de Siargao aux Philippines. Avec sa devise «sua’ botch», qu’elle définit comme le fait de moins planifier, de faire preuve de débrouillardise et d’ouverture d’esprit, elle continue de voyager et de surfer aux quatre coins du monde. Jo-Annie nous raconte aujourd’hui son histoire et partage ses meilleurs trucs de surf mom pour te permettre, toi aussi, de continuer à vivre ta passion en famille.

Inde, décembre 2017

J’ai mal au coeur, les seins énormes et une fatigue constante. Après des jours de déni à mettre la faute sur les currys, je me résigne à faire un test de grossesse indien. Boum ! Coup de pelle dans la face. Je vais devenir mère.

État de choc et yeux de Bambi égaré. Ma liberté, mon yolo life ! Je vais être pognée chez nous sur la Rive-Sud dans ma rue qui fait juste trop Rive-Sud à allaiter et faire des bootcamps de cardio poussette. LE DÉBUZZ TOTAL.

3 passions : le nouveau mini humain Charlie, voyager et l’océan

Ça fait quelques années qu’Alex et moi on explore notre planète et on combine quand on peut nos voyages avec des surf trips. On est loin d’être experts, mais c’est vital. Maintenant, comment combinent-on les trois ? Parce que là on n’est plus seuls. On s’est dit le plus rationnellement possible: Go on continue !

Voyager et surfer avec un enfant, c’est POSSIBLE. C’est juste différent et tout dépend de ton vibe. Surfer c’est en grande partie devoir s’adapter à Mère Nature, mais comment fait-on pour que Mère Nature s’adapte un peu à nous. Je te donne ici mes constats de mère begginer en voie de devenir intermédiaire.

Gérer son sentiment de culpabilité

On m’avait parlé du fameux sentiment de culpabilité omniprésent des parents. Bien, il existe, pis il gosse. Tu te sens toujours coupable d’agir pour toi.  «Sois dédié 25 heures sur 24 à ton enfant…».

Voyager et surfer c’est une top combinaison qui te fait sentir la pire mère sur Terre.

Mais si la maman et l’aventureuse en toi sont en harmonie, ces deux mêmes éléments t’apprennent à apprivoiser cette culpabilité. Tu sens que tu fais la bonne chose. Namaste.

Cloud 9 Siargo Philippines
Cloud 9, Siargao | Photo : Ben Rochette

Laisser le temps

Il faut que tu prennes le temps de t’adapter à ton nouveau rôle, ta nouvelle vie.

1 mois après avoir donné naissance à la bête, adventure was calling. On y est donc allé soft et on a fait quelques surf trips en van dans le Maine. Aller tester la chose.

Next step : Puerto Escondido au Mexique. Une destination à faible risque / baby friendly. Tu vas voir, et naturellement, tu te permets d’être de plus en plus wild.

GO ALL IN : Siargao aux Philippines (ouf que je me suis fait juger d’amener un bébé en Asie !). En fait, c’était la meilleure décision. Charlie était over stimulé par ce mode de vie.  Au top du bonheur et les parents aussi.

Tes expériences te permettront donc de défier les précédentes et d’avoir l’âme en paix.

Faire des compromis

C’est un à la fois. Un qui surf, un qui s’occupe du kid #TEAMWORK. Nous, on y est allés pour des sessions de 1 heure (parce que sinon mes seins explosaient de lait). Montre requise.

Tough à respecter. Surtout quand il y a un set de rêve qui rentre. Oublie le : «je pogne ma dernière vague». Les sessions de 5AM ou 6PM sont les plus rough. Tu es direct dans les moments où ton bébé a le plus besoin de toi. Tu alternes. Un y va à 5am pendant que l’autre reste avec l’enfant. Ton FOMO est durement mis à l’épreuve.

À Siargao, presque tous les hotspots sont dans l’océan et il faut t’y rendre en bateau. Une bonne ride dans la grosse houle. Ça prend 30 minutes juste trouver un bateau avec toit pour le soleil et qui a l’air semi-sécuritaire. On serait resté 4 heures de plus, mais c’est Charlie qui décide.

Sois capable d’apprécier ce que bébé et Mère Nature t’ont permis d’accomplir.

«SUA BOTCH», mon nouveau motto

Et ce que j’entends par SUA BOTCH c’est un peu moins planifié.  Être imaginatif et avoir une bonne ouverture d’esprit.

C’est de traîner la coquille du bébé en escaladant les roches proches d’un Pointbreak. C’est d’être capable de construire un hamac sur le bateau (jusqu’à ce jour, la plus longue sieste de sa vie). C’est de suspendre un Jolly Jumper après un palmier quand il pète une coche. Dieu sait qu’un Jolly Jumper, ça te sauve la vie. C’est de faire prendre ton bébé par de parfaits inconnus pendant que tu wax ton board. C’est de te déplacer en tuktuk avec lui, pas attaché.

C’est en fait de sortir des cadres, de la façon de faire ici. De défricher le chemin entre ton cœur de mère et ton cœur de surfer.

Parce que non, IL N’Y EN A PAS DE PLAN PARFAIT.

Cloud 9 | Photo : Ben Rochette

Facilite-toi la vie :

  • Loge proche des vagues. Ça va t’éviter du temps de déplacement et c’est plus facile pour les spots check.
  • Cherche de l’ombre. Avec un kid c’est vital. Des arbres, des palapas, des tentes UV, une van … Quand on est arrivé à Puerto Escondido, on s’est rué au spot. 1h pm, soleil tapant, 40 degrés et Charlie qui hurle sa vie. Résultat: Retourner de bord et se sentir la pire mère indigne. Bref, trouve de l’ombre.
  • Va en terrain connu (comfort zone). Nous, c’était la 3e fois à Siargao.
  • Loue les boards sur place. Parce que traîner le gear du bébé + 2 boards, c’est moins le fun.
  • Invite des gardiens avertis ! On a voyagé avec des amis, ils ont été essentiels à notre survie. Merci.
  • Allaiter c’est la vie. Biberon ready partout ou tu vas.

 

Le laisser-aller de la performance

Comme en surf, être parent met sur tes épaules une pression constante de performance. D’être meilleure de fois en fois, de jour en jour. Faut laisser aller.

Avec un bébé tu accomplis moins, mais tu apprécies plus. Ça semble contradictoire, mais non. Tout prend 3 fois plus de temps et d’énergie pour accomplir la même chose qu’avant d’avoir un enfant. Mais l’effort que tu mets pour surfer te fera apprécier encore plus l’heure où tu es à l’eau.

Sans vouloir être cheezy, voir ton bébé s’émerveiller devant toutes ces aventures vaut les vagues en moins. Charlie en fait, s’est parfaitement intégré à notre vie. Comme le morceau du puzzle manquant.

Je vous écris tout ça avec une expérience de 3-4 voyages et bébé de 7 mois derrière mon wetsuit. Et comme la maternité, il y aura toujours une constante adaptation à son évolution. Mais c’est beau, c’est le fun et c’est rempli de challenges.

On va espérer que Charlie tripe lui aussi sur l’océan, mais s’il aime le Donjons Dragons on va l’aimer pareil.

 

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