Vivre en Californie et revenir sur la côte Est… really? Pourquoi?
J’ai grandi avec cette idée de la culture californienne en tête. J’avais besoin d’y aller et de la sentir. J’y suis donc déménagé avec quatre de mes meilleurs amis dès que j’ai terminé le collège. Je suis revenu en Nouvelle-Angleterre pour faire une maîtrise mais avec l’intention de retourner en Californie. Je me suis toutefois fait offrir un poste d’enseignant alors que j’étudiais encore. C’était donc pour moi une opportunité que je ne voulais pas laisser passer. Je me suis mis à redécouvrir la beauté de la Nouvelle-Angleterre, près de ma famille. J’adore cet endroit peu importe la période de l’année, que ce soit les jours chauds d’été ou même les jours gris d’automne.
Les surfeurs qui font appel à toi sont-ils aussi de ton coin? Quels types de boards recherchent-ils?
J’ai shapé beaucoup de Schoolie récemment. Il y a eu aussi une bonne demande pour le Black Cat, un mid-lenght pintail. La demande provient beaucoup de la Nouvelle-Angleterre, un peu de New York et du New Jersey. Je viens aussi tout juste aussi d’en livrer dans la région du Pacific Northwest et à mes homies du sud de la Californie.
Tu shapes principalement des single et des rétro fish avec une touche d’influence 80’s. Pourquoi ce style rétro alors que les surfboards modernes sont ce qui est le plus prisé en ce moment sur le marché?
Les lignes d’un board parlent parfois d’elles mêmes sur la façon dont il performe. L’outline du fish classique Steve Lis de 1967 a ce quelque chose d’unique qui transmet la beauté du surf.
Travailler avec des outlines classiques et les combiner à la fibre moderne m’a longtemps inspiré. C’est encore ma shape préférée, celle que je veux rider lors des meilleurs swells de l’année. D’autres shapes comme celles avec les pintails ont en commun qu’ils sont faits pour surfer avec la vague, et non pour la dominer. J’aime cette énergie, quand tu peux constater que le surfer réfléchit à comment la vague bouge. Je tente de shaper des planches qui aident les surfeurs à ressentir ça.
Le shaping n’est pas ton emploi à temps plein: tu es d’abord professeur de sciences au secondaire. Y a-t-il quelque chose d’un de ces domaines que tu arrives à appliquer à l’autre?
J’adore mon travail d’enseignant, qui est très différent de celui de shaper. Ce sont deux choses diamétralement opposées qui font appel à des parties différentes de mon cerveau. Quand j’enseigne, je suis entouré de gens toute la journée alors que shaper me permet de décompresser. C’est un travail manuel, en silence, où je peux travailler à mon propre rythme, mon esprit porté sur l’océan. Mon shaping room est caché au coeur de York Beach, je n’ai même pas de réseau téléphonique. Je peux donc travailler sans être déconcentré.