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J’ai toujours eu un amour inconditionnel pour l’océan. Petite, quand c’était le temps des vacances familiales et qu’on m’amenait à la mer, c’était la joie extrême dans mon cœur et rien au monde n’était plus divertissant que de jouer dans cette énorme piscine d’eau salée. Rien. Ni les barbies, ni les pyjamas party, ni même les sorties au Dairy Queen. Mais, j’ai fini par grandir et embarquer dans une routine de vie de ville qui tournait autour des études, du travail et des soirées beaucoup trop arrosées entre amis. Quand j’ai enfin pu terminer mes études et être » libre », j’ai eu ce grand besoin de me déconnecter de ma réalité et de partir à l’aventure. C’est là que j’ai décidé d’aller retrouver mon amour de jeunesse, l’océan! J’avais un objectif principal: apprendre à surfer. Avec comme référence principale le film Blue Crush, je croyais que quelques mois seraient suffisants pour maîtriser ce sport… Non seulement ma référence en terme de surf était loin d’être la plus pertinente (et originale), mais j’avais largement surestimé mes capacités et surtout sous-estimé la complexité de ce sport.
Premièrement, je n’avais AUCUNE idée de comment lire une vague. En fait, je ne savais même pas qu’il fallait apprendre à lire les vagues… Et on s’entend pour dire que c’est quand même un élément primordial au surf et que la lecture de vagues est beaucoup plus complexe que celle d’un livre. Deuxièmement, j’étais entêtée à vouloir apprendre sur un shortboard –j’ai quand même un bon équilibre, je peux sauter des étapes… En plus, c’est telleeeeement plus cool de marcher sur la plage avec un shortboard et je veux pouvoir duckdiver-. Avec du recul, je me rends compte que je me suis donnée beaucoup de misère pour rien et cela ne faisait que rendre plus difficile la prise de vagues. Et je ne sais pas pourquoi quand on commence on a si hâte de duckdiver, mais ce que j’ai compris avec le temps, c’est que ça ne donne absolument rien de pouvoir duckdiver et passer le break si au bout du compte, on n’est même pas en mesure de prendre une vague. Troisièmement, j’étais un peu inconsciente et je me pensais invincible. Rien ne pouvait m’arriver, à MOI. Après tout quand on tombe dans l’eau, ça ne fait pas mal, non?… Du courant? On a juste à nager parallèle, c’est ça que j’ai appris dans mes cours de natation. Des roches? Du reef? C’est loin dans le fond de l’océan ça. Se cogner contre sa planche ou ses fins? pfff ça fait pas mal, un p’tit bleu par-ci, par-là. Se faire tenir longtemps sous l’eau? On fini par remonter éventuellement non? De toute façon, je gagnais toujours les concours de »celui qui reste le plus longtemps sous l’eau » dans ma piscine quand j’étais petite.
J’ai vite compris que l’idée que j’avais du surf différait beaucoup de ce que c’était en réalité. Après m’être solidement faite brassée plusieurs fois au point de ne plus savoir où est la surface, avoir été prise dans un courant si fort que j’étais même incapable de sortir de l’eau, m’être cognée et coupée sur pratiquement toutes les parties de mon corps, j’ai fini par réaliser que l’océan était loin d’être aussi docile que je l’imaginais. J’ai compris que si je voulais réellement progresser, je devrais être bien déterminée, m’armer de beaucoup de patience, piler sur mon orgueil et surtout commencer à faire des push-ups de façon intensive. Je devrais passer des heures et des heures à flotter dans l’eau, à essayer encore et encore, à tomber, à me faire ramasser par les vagues, mais continuer encore et toujours en essayant de ne pas trop me décourager. Et oui, je suis parfois –souvent-sortie de l’eau frustrée, enragée au point d’avoir envie de casser ma planche en deux et de me mettre à pleurer en position fœtale (j’exagère à peine).
Le surf est un sport tellement technique qui demande non seulement beaucoup d’endurance, mais aussi une grande force musculaire. Il faut ajouter ça au fait que sa pratique s’effectue dans un élément totalement incontrôlable; la mer, qu’il n’y a pas une vague de pareille, que les conditions (taille, vents, marées, courants) changent constamment et que d’un spot de surf à l’autre, c’est totalement différent.
Quand on décide de s’initier au surf, on doit savoir que ça prend un certain laps de temps avant de pouvoir réellement surfer une vague. Contrairement à beaucoup d’autres sports, le surf se pratique sur une surface en mouvement qui ne te laisse pas si facilement aller où tu veux. Si tu apprends à faire du snowboard par exemple, tu auras surement mal au coccyx et aux genoux, mais tu finiras par descendre la pente et tu pourras expérimenter le sport en tant que tel. Quand on commence à surfer, on passe la majorité de notre temps à n’avoir AUCUNE idée de ce qu’on fait et on sort bien souvent de l’eau sans même avoir attrapé une vague (du moins, ça a été mon cas…)
Contrairement à ce que je pensais, il ne s’agit pas simplement de se mettre debout sur sa planche et de se laisser emporter par la vague… Il faut d’abord lire la vague alors qu’elle est encore bien loin à l’horizon et qu’on ne voit pratiquement rien. Il faut paddler vite vite pour aller la chercher et savoir bien se positionner tout en défendant le inside pour ne pas que quelqu’un d’autre la prenne avant nous. Une fois qu’on réussit finalement à prendre une vague, il faut se lever RAPIDEMENT pour prendre de la vitesse RAPIDEMENT, faire un beau bottom turn pour ensuite aller faire la manœuvre appropriée en fonction de comment déferle la vague… On doit penser à avoir le pied arrière bien au bout du track pad, le genou arrière rentré par en-dedans, le coude bien levé, la tête et les épaules dirigeant où on s’en va, et faire ça en esquivant les surfeurs qui se trouvent plus bas et en essayant de ne pas leur passer sur la tête avec nos fins. Et bien entendu, il faut faire tout ça avec STYLE ! Un jeu d’enfant quoi 😉 !
Le surf est le sport le plus difficile que j’ai essayé, mais de loin le plus merveilleux. La progression se fait à petits pas, mais on en retire une satisfaction extrême à chaque étape franchie. La première fois que j’ai réussi à me lever sur ma planche, j’ai halluciné (je n’exagère pas) même si ce n’était que de la mousse d’environ 30 cm de haut. Ensuite, quand j’ai pris ma première VRAIE vague (par vraie, je veux dire la première fois que j’ai pris une vague par moi-même, que je me suis levée avant qu’elle ne casse et que j’ai pu aller en diagonal durant quelques secondes), j’étais euphorique.
Maintenant, à chaque fois que je prends une vague plus grosse, plus creuse, que je réussis à faire cette manœuvre tant pratiquée, je vis des moments de bonheur indescriptible. Le surf a tellement d’effets bénéfiques tant au niveau physique que mental et c’est pourquoi bon nombre de personnes développent facilement une grande dépendance à ce sport. Pour ma part, le surf m’a amenée à expérimenter des sensations que je ne savais pas possible. Rien n’est plus satisfaisant que d’entrer en symbiose avec l’océan et de sentir son cœur battre à toute allure dû à cette forte poussée d’adrénaline ressentie lorsqu’on repousse nos limites. C’est ce qui m’a amenée à prendre cette décision de ne plus jamais revenir à ma routine de vie de ville et de maximiser le plus possible mon temps dans l’océan. Jusqu’à maintenant, je n’en tire que du positif et je compte bien continuer dans cette lignée aussi longtemps que je le pourrai !
Bon surf à tous !
Marie-Christine Amyot
Marie-Christine lancera prochainement le projet Salty Souls experience qui s’adressent aux filles aventureuses. Vous pouvez également venir apprendre à surfer avec elle en ÉQUATEUR avec Barefoot Surf Travel.
Voyez Marie-Christine à l’oeuvre dans cette vidéo June swimwear x OuiSurf :
June Swimwear by Ouisurf from ouisurf.ca on Vimeo.