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Après une série de défaites cuisantes et une place parmi les dernières au classement de l’ASP de 2014, Alana Blanchard demeure néanmoins la surfeuse la plus populaire du monde… mais pour combien de temps?
Parce que les juges n’octroient des points que pour les manoeuvres effectuées sur les vagues et aucun pour le niveau de sexiness lors de leur exécution ou dans les pages des magazines, Alana Blanchard s’est retrouvée parmi les dernières du classement de l’ASP cette année. Normal: sur les 20 heats auxquels elle a pris part, elle n’en a remporté aucun. Ainsi, cette série de défaites ne lui permet pas de se qualifier pour la tournée mondiale de surf pour l’année à venir. Voici ce que la belle avait à dire sur le sujet:
“But I think I’m probably not going to do contests next year just because I’m not like super-happy doing it (…) I don’t know. I’m kind of excited for next year. I think I’m going to do different things and see what happens I guess (…) I just feel relieved this year is over. I was pretty stressed out. I did pretty bad. But it’s all good.”
Pourtant, Alana Blanchard reste la surfeuse la plus populaire du monde malgré un pointage moyen par heat de 8.67 cette année par rapport à 13.95, 13.98 et 14.40 pour Stephanie Gilmore, Tyler Wright et Carissa Moore, soient les athlètes les plus performantes de 2014 ayant gagné une trentaine de heats chacune. Le nombre impressionnant de fans de Blanchard sur les réseaux sociaux démontrent clairement ce paradoxe:
données en date du 12/12/14
Dans un monde valorisant autant la gloire et le succès que le nôtre, comment une « perdante », objectivement parlant au classement de l’ASP, peut-elle être aussi populaire et demeurer la favorite du public? Peut-être parce qu’elle représente le stéréotype parfait de la surfer girl encré dans l’imaginaire collectif: une jeune femme au corps de rêve dans un bootykini révélant des fesses bronzées aussi bombées et lisses que des joues de bébé, à la longue crinière blonde et saline affichant un grand sourire blanc lorsqu’elle ne fait pas une moue sensuelle.
Peut-être aussi parce qu’on valorise davantage cet idéal de beauté féminin au détriment de l’effort, le sacrifice et le talent. En effet, pensons à Gilmore, Wright, et Moore, ne possédant pas la moitié des fans de Blanchard et dont on entend beaucoup moins parler. Serait-ce dû à la forte et pétillante personnalité d’Alana, à son raffinement, son engagement ou à son sens de la répartie hors du commun et supérieur aux autres surfeuses? En visionnant ses entrevues, on en conclut que ces facteurs ne sont pas non plus ce qui la démarque, surtout pas celle accordée à notre équipe au Surfer Poll Awards en 2011 (Revoyez l’art oratoire de Blanchard à 08:40).
Finalement, peut-être parce que malgré ses défaites, elle vend. Elle continue en effet de représenter une icône lucrative pour les commanditaires qui lui versent un cachet probablement supérieur au revenu directement lié aux compétitions auxquelles elle participe. Incidemment, cette visibilité publicitaire lui offre une tribune et la chance d’acquérir de nouveaux fans, pour qui elle devient ainsi l’emblème du surf féminin.
Alana peut tout de même se consoler avec sa 5e position au Surfer’s Poll Awards présenté par Surfer Magazine qui a eu lieu récemment. Visiblement, la demoiselle ne s’attendait pas à gagner quoique ce soit, se trouvant au bar lors de la remise de ce prix, brillant ainsi par son absence sur scène… ou serait-ce histoire de nous préparer à son absence aux compétitions de 2015?