Le marketing sexy dans le surf, vous en pensez quoi?

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Est-ce que les filles en surf doivent montrer leur côté sexy pour réussir dans le domaine?

La question est revenue sur la table à grands fracas récemment avec, entre autres, la pub du Roxy Pro à Biarritz dans laquelle on voyait Steph Gilmore, ou en fait on voyait certaines parties de Steph Gilmore, son derrière particulièrement, et où on ne voyait aucune scène de surf. La vidéo a bien sûr été vue presque 2 millions de fois et a suscité tout un tollé, puisqu’on n’y voit pas une seule vague et que l’emphase est mis sur le côté sexy des surfeuses. La réaction négative peut se comprendre, car il s’agit ici de la promo de l’évènement qui allait, entre autres, déterminer la championne du monde en surf.

C’est facile de s’embarquer dans le discours qui penche du côté féministe et de se dire qu’on ne devrait pas utiliser l’image sexy des filles pour promouvoir leurs capacités athlétiques. Le surf féminin a déjà beaucoup à faire quand vient le temps de se tailler une place légitime aux yeux de l’industrie: les compétitions féminines sont toujours à des endroits moins bons, avec des conditions souvent médiocres qui n’aident pas à démontrer les capacités des athlètes. » Pas assez de gens regardent le surf féminin. Les filles ne sont pas payées assez, les prix en argent sont minuscule et elles doivent se trouver elles-mêmes un budget pour voyager – ce qui est ridicule considérant le niveau auquel le surf féminin de trouve en ce moment. Vous savez ce qui changerait tout cela? Plus de gens qui regardent le surf féminin. Voilà où entre en scène la pub pour le Roxy Pro Biarritz« a écrit Alexander Haro, rédacteur de The Inertia. Et puisque la grande majorité de la clientèle cible est masculine, c’est possible qu’avec une pub comme celle-ci ,Roxy ait atteint leur but.

D’un autre côté, « girls will be girls » et beaucoup d’entre nous aiment se sentir féminines, belles et sexy, et être sexy n’enlève aucunement les capacités athlétiques! Coco Ho en parlait justement dans une entrevue au moins d’août: « J’aime quand même m’habiller en fille et me tenir avec d’autres filles, me faire les ongles, mais je veux être sérieuse, et je veux être une athlète. Faire les deux est tout à fait possible […] Au delà de tout ça, je crois que nous faisons un bon travail à trouver l’équilibre entre être une femme sexy et être des athlètes en trouvant l’endroit sain au centre ».

Plusieurs surfeuses semblent penser de cette manière aussi, comme la championne du monde 2013 Carissa Moore

(HEADSPACE): Carissa Moore from The Inertia on Vimeo.

« Pour être honnête, je suis un peu indécise. Je crois que c’est génial que les filles dans notre sport soient si attirantes, elles sont des athlètes et elles sont engagées, et comme tu disais c’est très bon d’un point de vue marketing. Les filles comme Alana Blanchard ont trouvé leur niche, elle est l’une des surfers les plus populaires au monde. Si on demande à qui que ce soit sur la plage, s’ils connaissent une surfeuse, les chances sont que ce sera Alana . Et c’est génial, ça amène beaucoup de regards sur notre sport. Mais j’ai aussi été à l’opposé du spectre, et j’ai définitivement été critiquée pour mon apparence. J’ai pris un peu de poids l’an dernier et je ne réussissais pas aussi bien sur le tour et ce genre de choses, et on entend des commentaires comme « oh elle a mangé un cheeseburger de trop » et c’est blessant! Par contre, on est dans un sport où on est en bikini, et les gens vont automatiquement regarder notre corps. Pour moi, je veux juste être une athlète, j’adore le surf et si je suis en forme et que je suis bien dans ma peau alors tant mieux! »

Il y a bien sûr certaines demoiselles qui surf la vague du marketing sexy (quel jeu de mot incroyable, vous admettrez) comme a virale Anastasia Ashley et son Bubble Butt. On peut en être outré, mais on peut aussi facilement se rendre compte que ces comportements un tantinet exhibitionniste sont souvent la risée du web, plus qu’autre chose, comme en témoigne les parodies qui sortent rapidement après: