Marcus Paladino: Photographe de surf en eau froide

Il en rêvait depuis au moins 10 ans. Nerveux, fébrile et surtout honoré de se retrouver aux côtés des meilleurs photographes d’action au monde, Marcus Paladino montait finalement sur la scène du Pro Photographer Showdown le 11 avril dernier dans le cadre du World Ski & Snowboard Festival à Whistler. Il venait y présenter le fruit de son travail, qui met de l’avant le surf de haute performance made in Canada. Fans finis de son art, nous avons sauté sur l’occasion pour lui poser quelques questions sur la réalité de sa profession : photographe de surf en eau froide.

Marcus, parle-nous un peu de toi!

Je m’appelle Marcus Paladino et je suis photographe de surf spécialisé dans le surf en eau froide. Né à Vancouver, j’ai grandi à Nanaimo et je suis fier d’appeler Tofino ma maison depuis maintenant 7 ans.

Qu’est-ce qui est venu en premier : le surf ou la photographie?

La photographie est arrivée en premier. J’ai commencé à faire de la photo au secondaire avec du film 35mm. J’étais vraiment excité par les choses qui bougent et l’idée de capturer ces moments à la seconde près. Je ne me l’étais peut-être pas avoué, mais j’ai toujours su que je voulais être un photographe de sports d’action. À l’origine, je voulais faire de la photographie de snowboard ou de ski, mais j’ai passé une saison morte sur la côte pendant l’été pour apprendre à surfer, et c’est tout. Je suis devenu accro.

Comment décrirais-tu ta carrière jusqu’à présent? Es-tu capable d’en vivre?

Mon parcours professionnel n’a pas été direct. Il a fallu beaucoup d’essais et d’erreurs : être fauché, déménager, détruire du matériel photo, mais surtout de l’engagement et du dévouement. Je suis fier de dire que je vis de mon art et je crois fermement que tout le monde peut le faire.

À l’origine, je voulais faire de la photographie de snowboard ou de ski, mais j’ai passé une saison morte sur la côte pendant l’été pour apprendre à surfer, et c’est tout. Je suis devenu accro. – Marcus Paladino

Dirais-tu que tu as décroché l’emploi de tes rêves? À quoi ressemble une journée typique dans la vie de Marcus?

Absolument. Je me lève chaque matin pour consulter les prévisions pour le surf, et compte tenu de la météo: je surf, je shoot, je nage ou je suis en train de filmer. J’aime me tenir occupé.

Être photographe de surf, ça implique de passer beaucoup de temps dans l’eau à nager et à lutter contre le courant. Comment t’entraines-tu ?

Je me pratique. J’ai pris l’habitude de nager dans toutes les conditions parce que je voulais m’améliorer et apprendre à me sortir des situations sketchy. Je n’ai jamais été un bon nageur en grandissant, alors c’était peut-être aussi ma motivation pour m’améliorer. J’ai fait un peu d’entrainements de respiration à la maison, mais pas assez pour que ça compte vraiment.

As-tu déjà eu peur dans l’eau? Comment arrives-tu à rester calme?

Je dirais que je suis effrayé la plupart du temps avant de nager quand il y a de bonnes vagues, mais cela ressemble plus à de l’excitation. Si je suis trop près du récif et que je vois venir un set, c’est un peu stressant. J’essaie de me concentrer sur ma respiration pour rester calme, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Mais je n’ai pas encore paniqué.

Est-ce que c’est difficile pour toi quand il y a de bonnes vagues qui arrivent, de ne pas laisser ton appareil photo de côté pour aller surfer à la place?

Nan. Parce que quand les vagues sont bonnes, tout ce que je veux, c’est prendre des photos. C’est lorsque les vagues sont mauvaises que je suis frustré et que je préfère simplement surfer avec mes amis.

Qu’est-ce qui est difficile quand on est photographe de surf au Canada?

Il pleut beaucoup ici, surtout sur notre côte. Ce qui est excellent pour les images sombres / moody, mais j’aime vraiment la belle lumière, je suis un fan du lever et du coucher du soleil. De plus, les vagues ne sont pas «bonnes» si souvent, mais il y a toujours des vagues pour surfer, ce qui est incroyable. En tant que photographe, tu cherches toujours à prendre une meilleure photo que la veille et la qualité des vagues peut vraiment jouer là-dedans.

Si je suis trop près du récif et que je vois venir un set, c’est un peu stressant. J’essaie de me concentrer sur ma respiration pour rester calme, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Mais je n’ai pas encore paniqué.

Tu communiques avec les surfeurs quand tu es dans l’eau. Pourquoi c’est si important pour toi et comment tu t’y prends?

La communication est la clé, c’est toujours important de savoir ce que l’autre pense. Si j’ai une idée en tête, je le leur ferai généralement savoir et nous essaierons de le faire, mais le surf et la photographie de surf sont assez sporadiques. Ce que je préfère, c’est quand un surfeur me demande quel objectif j’utilise, cela me montre qu’il est aussi motivé que moi à prendre une bonne photo et il essaiera de chronométrer ses manœuvres en fonction de la distance qui nous sépare.

Tu voyages beaucoup et tu travailles dans des conditions différentes chaque fois. Quels sont les avantages et les inconvénients à travailler en eaux froides? 

Honnêtement, je préfère les destinations en eau froide. Moins de monde et de meilleurs arrière-plans. De plus, je porte mon wetsuit que j’adore, c’est comme une couverture d’urgence et un (mauvais) dispositif de flottaison à la fois. Cela étant dit, les vagues sont généralement assez instables et lorsque le froid s’infiltre, ça peut te rendre un peu fou. Lorsque tu nages, il fait beaucoup plus froid que quand tu surfes parce que tout ton corps est submergé. C’est un défi amusant d’essayer de rester au chaud et de voir ensuite combien de temps tu pourras affronter le froid avant de devoir entrer.

En terminant, un conseil à donner à quelqu’un qui voudrait devenir photographe de surf?

La photographie de surf est une passion, pas un travail. Si tu gardes ça comme ça, tu seras toujours heureux.

 

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