Asie - Environnement - Indonésie
Reconnue pour sa beauté et la puissance de ses vagues, Bali est considérée comme une destination de rêve pour tous les surfeurs. Certaines parties de l’île des Dieux sont toutefois devenues de vrais dépotoirs, face auxquels des solutions ingénieuses émergent peu à peu.
Impulsée par la rapidité d’une croissance économique, Bali est confrontée à une crise de déchets de plastique qui dure depuis une vingtaine années. Une problématique récurrente lorsque des pays sous-développés deviennent des destinations touristiques primées et que leur croissance n’arrive pas à soutenir des infrastructures appropriées.
Crédit photo couverture: Childs
À défaut d’avoir un système d’eau potable fonctionnel, les Balinais et les touristes consomment chaque année des millions de bouteilles d’eau en plastique. Les systèmes de collecte et d’élimination des ordures actuels sont d’autant plus inadéquats face à l’utilisation croissante de cette matière. En 2015, on comptait environ 20 000 mètres cubes de déchets rejetés illégalement chaque jour dans la mer et les rivières de Bali. Des ordures qui se retrouvent ultimement au large de l’île et qui trouvent leur chemin au coeur des océans, comme le démontre le court documentaire Smog of the Sea.
La communauté de surf lance un cri d’alarme
Au-delà de la présence de détritus aux quatre coins de l’île et dans ses eaux, sans parler des odeurs nauséabondes qu’ils engendrent, une vigilance doit parfois être prise avant de s’aventurer en mer. Surtout pendant l’hiver qui représente la saison des pluies. La contamination des eaux peut être si élevée qu’elle peut engendrer des infections de la peau, des yeux et des oreilles.
«Si Bali ne prend pas des mesures sérieuses contre cette pollution, il sera impossible d’y surfer dans quelques années.» – Kelly Slater, Twitter
Depuis les dernières années, la communauté du surf s’est exprimée sur l’ampleur de la pollution en Indonésie. Déjà en 2012, lors du Championnat du monde de la WSL, Kelly Slater exposait ses préoccupations alarmantes. Quant au surfeur professionnel Kyle Thiermann, il a fondé la plateforme web Surfing for Change destinée à sensibiliser la communauté de surfeurs internationale sur les enjeux environnementaux. Kyle Thiermann a aussi réalisé le court documentaire Indonesia Trash Tubes par lequel les bons et les mauvais côtés de l’Indonésie sont exposés, ainsi que les solutions à adopter pour restaurer le paradis tropical vierge qu’était autrefois Bali. Plus récemment, le surfeur légendaire Gerry Lopez établi le contraste saisissant entre l’Uluwatu d’autrefois et celui d’aujourd’hui dans le court documentaire The More Things Change.
Le plastique écologique d’Avani
Soucieux du sort de l’île, de nombreux organismes tentent d’aider à sa réhabilitation. C’est le cas de Bye Bye Plastic Bag, une initiative locale menée par les deux jeunes soeurs balinaises Melati and Isabel Wijsen. Si ces activistes ont pour objectif d’éradiquer complètement l’utilisation de sacs de plastiques à Bali, cela représente tout de même un défi de taille.
C’est dans ce contexte que l’entreprise balinaise Avani s’est lancée dans la création d’emballages compostables. Une alternative respectueuse de l’environnement aux produits nocifs que les habitants et les touristes utilisent tous les jours. Fabriqués majoritairement à base de plantes, les sacs de plastique « Cassava » d’Avani se dissolvent dans l’eau chaude rapidement et ne produisent aucune toxine. Une fois le sac dilué dans l’eau, celle-ci peut même être bu sans effet néfaste pour la santé. Un des employés d’Avani en a d’ailleurs fait la démonstration dans un récent reportage.
Considérant que le tourisme et l’hôtellerie sont les principales causes de cette accumulation de déchets, Avani permet à ces deux industries d’opter pour un choix durable en remplaçant les produits en plastique à usage unique par des produits biodégradables. Une option qui, à court terme, permet de maintenir un certain statu quo. Le problème devra tout de même être attaqué à la source par l’instauration d’un système de collecte de déchets adéquat et par des investissements notoires de la part du gouvernement indonésien. Selon l’AFP, l’Indonésie ne dispose toutefois d’aucun budget alloué à la réduction des quantités de déchets de plastique pour le moment.
Le pouvoir entre les mains des voyageurs
La diminution de la quantité de déchets à Bali revient donc d’une part entre les mains de ses visiteurs. En considérant l’impact de la pollution sur l’île, pourquoi ne pas penser à adopter votre prochain voyage sous l’angle de l’écotourisme? Par exemple, optez pour l’utilisation d’une gourde réutilisable. Si l’eau courante de Bali ne peut être consommée, certains commerces touristiques sont tout de même dotés de cruches d’eau potable. On peut ainsi demander de remplir notre bouteille réutilisable à moindre coût que l’achat d’une bouteille d’eau régulière. Un geste tout simple qui contribuera à la restauration de ce paradis.
Finalement, pourquoi ne pas profiter d’une partie de votre séjour pour participer à un nettoyage de plage? Presque toutes les semaines, des beach clean up sont organisés dans les parties les plus touristiques de l’île. Un excellent moyen qui vous permettra de rencontrer de nouvelles personnes et de poser un geste significatif pour la planète.