Asie - Entrevue - Philippines
Siargao est l’une des 7 107 îles des Philippines. Une petite parcelle de terre entourée de récifs de coraux et de pointes de sable blanc appréciée des surfeurs.
Crédit photo : Catherine Bernier
La dominance des vents offshores combinée aux swells des typhons crée des conditions optimales lors de la mousson “habagat”, d’août à novembre. La recette s’applique particulièrement bien à “Cloud 9”, une droite tubulaire découverte par un surfeur dans les années 80, à General Luna.
Le train de vie à GL, “la capitale du surf des Philippines” attire de plus en plus l’attention des visiteurs. Certains y demeurent longtemps et justifient leur présence par avec les amours ou les affaires. Les Australiens ouvrent des boutiques branchées et bars à smoothies, tandis que les Européens ouvrent des cafés et restaurants. Siargao se partage donc entre voyageurs, expatriés et locaux, qui vivent leur expérience à différents niveaux.
À ce sujet, notre ami Jean-Baptiste Cantin en aurait beaucoup à dire. Entre deux sessions, coronita en main, il nous confie ses moments de grâces.
Jean-Baptiste Cantin, surfeur et voyageur assidu
Comment était ta première expérience à Siargao, il y a 5 ans?
Les vrais pionniers, ce sont mon frère et sa copine. Ils ont eu la chance d’habiter avec un couple d’expatriés, Mark et Cecile qui sont rapidement devenus des amis. L’année suivante, j’ai aussi eu la chance d’explorer avec eux, de vivre à leur manière et de découvrir le potentiel des vagues. Cette année-là c’était gros, j’étais choyé. Puis, on a découvert d’autres spots et ont s’est rendu compte qu’il y avait des vagues pour tous. Depuis, je viens ici chaque année avec ma copine Isis et chacun trouve son compte.
Qu’est-ce qui t’attire des Philippines?
Les vagues, certainement, mais au-delà du surf, c’est l’aventure dans son ensemble. Il y a tellement de choses à explorer et le concept de tout faire en moto me plait, même si les routes ne sont pas toutes pavées. Il faut sortir des sentiers battus et battre soi-même son sentier. En 20 minutes, tu peux passer de la ville à des endroits très reculés où les gens n’ont pas vu beaucoup d’étrangers et te sentir tout aussi bien. Il est facile de développer de belles relations, d’égal à égal avec les locaux.
As-tu remarqué des changements depuis les dernières années?
Il y a beaucoup plus de gens dans l’eau, c’est une destination “à la mode” et de plus en plus accessible. La première année, il y avait un vol interne par semaine (Cebu-Siargao) et ça, c’est s’il n’y avait pas de tempête. Aujourd’hui c’est environ 2 par jour.
Est-ce que tu penses que Siargao pourrait devenir le “2e Bali”?
Je ne pense pas. Il y a tellement d’autres îles à visiter autour et c’est pas mal moins constant pour le surf. Parfois c’est trop gros, parfois il n’y a pas de vague et puis ce n’est pas bon toute l’année comme l’Indo. Siargao demeure plus difficile d’accès.
Si les voyageurs assidus tels que Jean-Baptiste rêvent déjà au prochain moment où ils reviendront, que disent ceux qui y vivent 365 jours par année? Mark Lambert a quitté l’Angleterre pour vivre près de Cécile Gucor, native des Philippines. Ils se sont rencontrés il y a 10 ans et depuis, ils habitent à GL. Le couple surfe presque tous les jours et fait découvrir leur petit coin de paradis à leur fille Marley qui a vu le jour cet automne. Pour l’occasion, ils nous préparent un fameux kinilaw, un met philippin composé de poisson cru, de légumes et de noix de coco fraîchement pressées. Paraitrait-il que c’est le meilleur en ville!
Et que pense la relève locale? En détournant la ville, on découvre le potentiel de vagues moins achalandées dans un village rudimentaire où l’on rencontre de jeunes surfeurs aussi habiles dans l’eau que pour grimper dans les cocotiers. Loin des grands centres, comment se débrouillent-ils, notamment pour se trouver une planche? Dans un anglais fraîchement appris à l’école du village, Edwin, 14 ans et Angelina 16 ans, s’entretiennent avec nous.