Le «wwoofing» pour voyager longtemps et positivement

Si le tourisme génère des emplois, il peut aussi détériorer l’authenticité de la culture d’un pays et créer un débalancement dans l’économie locale. En tant que voyageur, c’est un phénomène qui porte à réflexion sur les moyens que l’on prend pour arriver à nos fins soit d’explorer le monde en s’y immergeant le plus possible. Alors que ce sont souvent les séjours à long terme qui le permettent, comment peuvent-ils être effectués de façon abordable tout en ayant un impact positif sur l’endroit visité? Plusieurs organisations ont trouvé réponse en créant des réseaux d’échange de services au niveau mondial à l’échelle locale. 

Crédit photo: Sarah Laviolette

Voyager c’est pas seulement le temps d’une semaine pour voir en surface ce qui se passe dans tel pays. C’est plutôt le désir d’explorer authentiquement une culture. Un plongeon direct dans un nouveau monde. Prendre soin des moutons en Italie est l’un de ces tremplins vers l’immersion totale, tel que le propose Workaway.

WWOOF

Travailler volontairement à travers le monde en échange d’un lit et de quoi bien se nourrir est souvent qualifié de «wwoofing», dû au nom de l’organisation reconnue WWOOF. Son objectif consiste à guider le volontariat vers les fermes biologiques. L’expression signifie en réalité « world wide opportunities organic farming » et leur slogan explique très bien leur intention: « Pensez globalement – Agissez localement! ». Tu peux donc t’investir auprès d’une communauté locale et ce sur un autre continent. L’objectif est aussi de promouvoir les projets à petite échelle influençant positivement et directement les personnes à proximité. En optant pour cette organisation, l’expérience est orientée vers l’apprentissage des différentes méthodes de travail nécessaires pour vivre un mode de vie plus durable et écologique.

Workaway

Avec l’organisation Workaway, les possibilités sont encore plus nombreuses et variées. T’sais cette chose que tu as toujours voulue faire, ou du moins essayer, mais qui ne se retrouve pas sur la liste de programme universitaire et qui semble simplement inaccessible? Et bien voilà. Avec ce genre de système d’échange, tu peux aussi bien aider une école de surf sur les côtes du Portugal, en apprendre sur la permaculture dans la jungle d’Hawaii, nourrir et t’occuper de chevaux dans les montagnes en Croatie, aider dans un hostel en Australie, qu’être la nounou d’une famille en Nouvelle-Zélande. Les options sont infinies; et bien à la hauteur de tes désirs les plus random. Tu te créer un compte sur le site internet (avec une charge d’entrée très raisonnable), tu choisis un sujet, un pays et puis les opportunités ne font que débouler devant toi, prêtes à ce que tu leur donne vie. Juste comme ça, tu t’es trouvé une place où vivre et une passion à explorer, le tout à l’étranger.

Les hauts

Ce qu’il y a de précieux dans toute cette histoire et que le tourisme n’englobe pas tout à fait, c’est d’abord l’immersion culturelle. Il y a des choses qui ne s’expérimentent qu’en dehors des circuits touristiques! Puis surtout, le contact authentique avec les locaux. Tu cohabites pendant plusieurs semaines avec des habitants d’un pays. Tu t’investis et prend ta place au sein d’une communauté. Tu crées, plantes, construis, organises, enseignes, apprends et accomplies beaucoup de choses tout au long du périple. Ça devient gratifiant d’observer les répercussions immédiates de ton implication.  

D’un point de vue financier, ce genre de voyage permet d’être vécu pendant plusieurs mois, puisque tes besoins primaires sont comblés. En fin de compte, tu habites dans un autre pays, et puis à long terme, ça te coûte moins cher que de travailler pour payer un loyer chez vous. Qui a dit que voyager était hors de prix?

Certaines organisations offrent même une lettre de référence prouvant ton implication à l’international parce que oui, ça parait toujours bien dans un CV! L’expérience que tu acquières en voyageant et les contacts que tu t’y créer ouvrent donc beaucoup de portes tant au niveau personnel que professionnel.

La notion d’espace personnel est souvent mis à l’épreuve en voyage. Ici, un hébergement offert dans une communauté en Allemagne.

…Et les bas

Malgré tous ces avantages, toute chose n’est pas parfaite. Ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise à cohabiter 24/24h avec d’autres personnes. Ça vient avec des sacrifices et une petite retenue à comprendre que tu habites chez quelqu’un et non dans un hostel où tu as payé pour ton espace. Tout dépend de ta facilité d’adaptation et de ta capacité à recentrer ta zone de confort; qui est d’ailleurs quelque chose de magnifique à façonner en voyageant. À travers mes expériences, très rarement je me suis sentie inconfortable et jamais on ne m’a manqué de respect face à mon espace personnel. La grande majorité des hôtes veulent que tu te sentes à la maison et font tout en leur pouvoir pour y parvenir.

Que ce soit avec ce genre de système d’échange ou en frayant son propre chemin, l’important est d’être conscient. De l’environnement qui nous entoure et incidemment des impacts que nos projets et nos rêves peuvent avoir sur les personnes qui nous accueillent dans leur pays.

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