Jour du dépassement: quand l’humanité vit à crédit

1er août 2018. Non, on ne fête pas la journée internationale de la IPA (c’est le 2), ni la journée mondiale du Nutella (eh oui, ça existe…). En fait, il n’y a pas vraiment de raison de célébrer, car on vient plutôt de passer le point où l’humanité a consommé la totalité des ressources que la Terre était capable de régénérer cette année. Si on fait un calcul rapide, ça veut dire que nous allons vivre à crédit pour les 5 prochains mois… Pas certain qu’un banquier approuverait l’idée!

Le jour du dépassement, c’est quoi exactement?

Chaque année, les scientifiques et les partenaires du Global Footprint Network analysent des milliers de données et comparent la consommation mondiale à la capacité de notre planète à renouveler ses ressources et absorber les déchets que nous produisons.

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C’est ce qu’on appelle la biocapacité. Comme le résume Le Devoir, «la biocapacité peut être vue comme l’offre de la nature, tandis que l’empreinte écologique représente la demande humaine». Tu l’auras deviné, l’offre a de plus en plus de mal à répondre à la demande.


Au rythme actuel où nous consommons, il faudrait 1,7 planètes pour financer notre mode de vie.


Au rythme actuel où nous consommons, il faudrait 1,7 planètes pour financer notre mode de vie. Et avec la population mondiale qui passera de 7 à 9 milliards d’habitants dans les 30 prochaines années, la situation n’ira pas en s’améliorant si on ne fait rien pour corriger le tir.

Par comparaison, dans les années 70, le jour du dépassement avait lieu autour du 21 décembre. Ça donne un bon indice de nos niveaux de consommation, qui ont littéralement explosés dans les dernières décennies.

Et le Québec dans tout ça?

Il n’existe pas de stats spécifiquement pour le Québec, mais si toute la planète consommait au même rythme que les Canadiens, la situation serait encore pire. Nous aurions franchi le jour du dépassement le 18 mars dernier, soit à peine 3 jours après les États-Unis. Seulement une poignée de pays font pire que nous, soit le Qatar, le Luxembourg, les Émirats Arabes Unis, la Mongolie et le Bahrain. Ça fait réfléchir.


Curieux de savoir où tu te situes? Calcule ton empreinte écologique.


Des solutions. Et vite. 

Ça ne fait pas très positif d’affirmer qu’on s’enligne pour foncer dans un mur… mais y a-t-il une autre façon de le dire?

Si on attend après les politiciens pour faire bouger les choses, il risque d’être trop tard. Les plus riches vont être partis coloniser une nouvelle planète avec Elon Musk, et nous seront laissés à nous-mêmes. Aussi bien commencer à s’attaquer au problème maintenant.

Selon le Global Footprint Network, tout se joue dans les villes, où vivra 70 à 80% de la population mondiale d’ici 2050. D’où l’importance d’augmenter l’efficacité énergétique des édifices, d’éviter l’étalement urbain et de favoriser les transports actifs et collectifs. Penses-y deux fois avant d’acheter un bungalow en banlieue et de faire le commute tout seul dans ton char 5 fois par semaine.

Faire la transition des énergies fossiles aux énergies propres constitue une étape cruciale. 60% de notre empreinte écologique globale vient de la production de carbone. Ajoute à ça le prix de l’essence qui ne cesse d’augmenter, et tu as deux bonnes raisons d’opter pour une voiture électrique (ou un abonnement à Communauto). Pour ceux qui voyagent régulièrement en avion, c’est possible de racheter ses émissions de CO2, comme l’a fait le vidéaste Guillaume Beaudoin au retour de sa traversée du Pacifique sur le pouce.


Manger des grillons pourrait devenir la nouvelle tendance plus tôt que tu ne l’imaginais!


L’alimentation compte pour 26% de notre empreinte écologique collective. Réduire le gaspillage et diminuer notre consommation de viande sont deux pistes de solution accessibles. Selon le LA Times, l’agriculture utilise 80% de l’eau potable disponible en Californie. La production d’un kilo de bœuf requiert environ 15 000 litres d’eau. Par comparaison, produire 1 kilo de grillons en nécessite seulement 1 litre.

Source: LA Times

D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises investissent dans la production d’insectes à des fins alimentaires, dont la sœur de Mark Zuckerberg. Manger des grillons pourrait devenir la nouvelle tendance plus tôt que tu ne l’imaginais!

Devant l’ampleur du problème, c’est facile de se sentir dépassé. L’important c’est d’agir, et de le faire tout de suite. Chaque petit geste compte.