Attaque mortelle à La Réunion et un mot de trop pour Kelly Slater

Kelly Slater n’y est pas allé de main morte. Après que La Réunion ait été la scène d’une nouvelle attaque mortelle la semaine dernière, le champion du monde de surf rouvre le débat sur le contrôle des populations de requins. C’est d’abord en commentaire d’une publication instagram de Jeremy Flores, puis sur son propre compte qu’il a choisi de faire la déclaration qui en a choqué plus d’un.

Crédit photo: “It’s not ok” campaign for Ocean Conservancy

Crédit photo: Mpora

Fortes réactions

Le mot «cull», dont la version française selon le Larousse équivaut à «massacre», a évoqué pour plusieurs l’élimination des requins bouledogues autour de l’île de La Réunion. Parmi les 4 300 commentaires en réaction à la publication de Kelly Slater, plusieurs se sont portés à la défense de cette espèce. 

«Selfish assholes who place their recreational needs ahead of animals’ lives are the reason this planet is going down the toilet. Get over yourself and your ego.» – @_veganut_

«That’s their natural habitat, not ours. We WANT to go in the ocean. They NEED to be there. That’s not fair for humans to have a say in whether they should live or die. They wouldn’t harm anyone if we weren’t in their territory. Use ways to see them before hand such as drones or don’t go at all. Point blank.» –@_sunny.daze_

Erreur de communication

À sa défense, Kelly Slater explique qu’il n’a jamais tué de requin et ne compte pas le faire de sitôt. Il rappelle aussi son rôle d’activiste auprès d’organismes environnementaux tel que Bos Foundation, tout en se déclarant contre la pratique de la coupe d’ailerons de requins.

Surtout, il semblerait que les mots «serious cull» aient été mal compris du public. Dans un communiqué émis la semaine dernière, la Fédération Française du Surf s’est portée au secours de l’athlète en tentant de rectifier le tir:

« La Fédération Française de Surf déplore les articles fallacieux dont une très large partie de la presse française s’est faite écho ces dernières heures suite à l’attaque mortelle d’Alexandre Naussac (26 ans) par un requin à La Réunion, mardi matin. Non, le champion du monde américain Kelly Slater (45 ans) ne demande pas un « abattage massif de tous les requins » mais une « régulation conséquente » des requins les plus dangereux à La Réunion, comme le bouledogue, espèce non protégée. » – Fédération Française du Surf 

On se demande tout de même à quel genre de «régulation conséquente» Kelly Slater fait référence si la baignade est déjà interdite dans plusieurs parties de l’île de La Réunion depuis 2013. C’est d’ailleurs sous cette interdiction que s’est produit l’attaque du 21 février dernier à l’embouchure de la Rivière du Mât. Il s’agit d’une 20e attaque de requin dont huit ont été mortelles depuis 2011 à La Réunion. Le pays situé dans l’océan Indien est aux prises avec un problème de surpopulation de requins bouledogues depuis plusieurs années, comme l’a rappelé le surfeur Jeremy Flores.  

« @kellyslater comme tu l’as dit, la Réunion est un cas vraiment à part dans le monde de par sa relation avec les requins. Notre problème, ce sont les requins bouledogues, qui tuent tout sans distinction, dont beaucoup de différentes espèces protégées de requins. » – Jeremy Flores

C’est d’ailleurs le père de Jeremy Flores, Patrick Flores, qui est chargé du dossier à La Réunion. Selon l’élu à la mairie de Saint-Paul situé à environ 1h30 du lieu de l’incident, c’est la pêche traditionnelle interdite depuis près de 20 ans qui serait en partie à l’origine du débalancement. Monsieur Flores prône la régulation de « la population des requins à la Réunion, comme ce qu’on fait avec les sangliers, ni plus ni moins ».