Environnement - Nouvelles
Depuis quelques semaines, des avertissements ont fait leur apparition pour annoncer qu’il y aurait le déversement des eaux usées de la ville de Montréal dans le fleuve Saint-Laurent entre le 18 et le 25 octobre 2015, en lien avec le projet d’abaissement de l’autoroute Bonaventure.
Les travaux exigent le déplacement d’une chute à neige située dans la zone de construction. Selon une source qui connaît bien le dossier et qui s’est confiée à l’équipe de OuiSurf, il semblerait que les déversements sont prévus (et obligatoires selon la ville de Montréal) jusqu’à ce que la nouvelle chute à neige soit installée. Il faut savoir que les chutes à neige sont connectées au système d’égout de la ville et que pendant les travaux il faudra enlever les cintres qui font barrage, ce qui provoquera les déversements. Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal, a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre choix possible et que la ville ne pouvait pas demander aux citoyens d’arrêter d’utiliser leurs toilettes… Ce qui n’empêche pas les citoyens d’exiger que la Ville trouve une solution moins archaïque de gérer la situation.
Dans une entrevue à Radio-Canada, Philippe Sabourin s’estime tout de même « très préoccupé » pour les pêcheurs sportifs, les kayakistes et les surfeurs, notamment ceux qui pratiquent derrière Habitat 67. Des panneaux d’information destinés aux résidents seront installés sur les berges et des « communications ciblées » sont menées.
Donc sur 40 jours de travaux au total, il y aura 7 jours où les égouts de la ville se retrouveront directement dans le fleuve, notre fleuve. Toujours selon Radio-Canada, cela représente 8 milliards de litres d’eaux usées par jour, l’équivalent de 2600 piscines olympiques de déchets, le tout déversé en amont des rapides, derrière Habitat 67.
Le plus révoltant dans tout ça, c’est que le gouvernement du Québec et le ministère de l’Environnement ont approuvé le tout.
« C’est insensé et ironique, lorsqu’on pense qu’un propriétaire d’une demeure sur le bord d’un lac ou d’un cours d’eau peut avoir des amendes très salées si sa vieille fausse septique est trop près de l’eau », déclare Hugo Lavictoire, Président et fondateur de KSF, qui critique fortement cette décision.
Et il n’y a pas d’autres solutions ?
Le porte-parole en environnement du parti de l’opposition Projet Montréal, Sylvain Ouellet, semble certain qu’une solution alternative et beaucoup plus sensée d’un point de vue environnemental doit être appliquée. « N’aurait-il pas été possible de pomper ces eaux usées vers une déviation temporaire pour éviter que le fleuve ne soit contaminé? » – Sylvain Ouellet, Projet Montréal
Ou simplement, avoir prévu le coup pour construire la nouvelle chute à neige et la rendre fonctionnelle avant de détruire celle qui entre en conflit avec le projet de l’autoroute Bonaventure ?
Aujourd’hui, 30 septembre, au lendemain d’articles fumants de la part des médias, la Ville de Montréal aurait fait adopter un moratoire pour revoir le tout.
Bref, tout un tollé qui, espérons-le, fera en sorte qu’il n’y aura aucun déversement d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent cet automne. Et plus jamais d’ailleurs !