Entrepreneuriat - Environnement - kelly Slater
Écrit par Nicholas Dion
Fondé par Kelly Slater et John Moore, Outerknown remet en question et défie les normes de la fabrication de vêtements, tout en se dédiant à la protection de l’océan. La campagne #ITSNOTOK, l’une des tentacules de la marque, verse 100% des profits de certains items à l’organisme The Ocean Conservancy.
Depuis quelques années, la flamme de l’entrepreneuriat semble avoir atteint Kelly Slater. Il a fondé Purps, un breuvage énergétique axé sur la santé, la Kelly Slater Wave Co, pour créer la meilleure vague artificielle de surf et, finalement, Outerknown.
Mais qu’est-ce qui l’a poussé à créer Outerknown? « Je voulais défier l’éthos derrière le développement des produits de vêtements et je voulais apprendre. Pendant plus de 30 ans, ma source de revenu principale était l’endossement de marques de vêtements et pourtant, si quelqu’un me demandait comment étaient créés ces produits, je n’en avais aucune idée… »
John Moore, de son côté, a un parcours assez différent, mais tout aussi pertinent. Avant de fonder Outerknown avec Slater, il a travaillé pour Quiksilver, VSTR et Hollister. Créatif de nature, il a ensuite lancé son agence de branding POP ainsi que M.Nii, une marque surf-vintage inspirée d’un petit magasin japonais à Hawaii. C’est d’ailleurs suite au développement de cette marque que John Moore fut nommé l’un des Best New Menswear Designers in America par GQ.
Ensemble, ils ont développé Outerknown, une marque qui souhaite être reconnue pour son style et son approche en développement durable.
Fabriquent-ils réellement des vêtements éthiques et conscients de l’environnement?
La source des matériaux utilisés pour créer des vêtements tels que des t-shirts, chemises et autres, demeure centrale au succès d’une entreprise socialement responsable. Outerknown s’avère une marque plutôt créative à cet égard. Kelly et John ont choisi de travailler avec des tissus qui laissent le moins possible de traces sur l’environnement, tels que la laine d’alpaga, la fibre naturelle de chanvre, de la fibre Éconyl (faite de plastique de filets de pêche recyclés) et le coton organique.
Ils se sont associés à plusieurs tierces parties pour certifier leur travail. Ces derniers incluent Bluesign qui réglemente l’utilisation de produits chimiques dans la fabrication, Fair Trade USA et le Fair Labour Association.
Là où ils se démarquent réellement, c’est au regard de leur politique de transparence. Sur le site d’Outerknown, vous pouvez retrouver tous les manufacturiers, incluant leur adresse et savoir quel produit vient de quelle usine. Les fournisseurs ont tous une interdiction de sous-traiter la production. On est loin des produits faits dans une usine non traçable au Bangladesh. Tandis que l’industrie du vêtement reste cachotière vis-à-vis leur chaîne de production, Outerknown cherche à clarifier le processus.
Un coût inhabituel
Ce processus est bien entendu coûteux! Ceux qui ont fait leurs recherches sur Outerknown connaissent les prix hauts de gamme que la marque affiche. Le coût d’un t-shirt moyen est de 60$ US, soit plus de 80$ CAD. C’est parfois difficile à avaler pour le surfeur qui s’est habitué à payer 50% à 60% moins cher pour un produit similaire.
La question se pose : est-ce le prix réel d’un t-shirt produit de manière écoresponsable ou bien est-ce le prix d’une marque qui souhaite se positionner comme étant haut de gamme? Selon John Moore, c’est un mélange des deux. Il n’a jamais été question de reproduire une marque comme Volcom ou Quiksilver. Ils aspirent à créer des produits simples, durables et de haute qualité.
Deux défis de taille se présentent avant que les coûts puissent diminuer. Tout d’abord, ils doivent atteindre un volume critique pour effectuer des économies d’envergures. Deuxièmement, ils doivent mettre de nouveaux processus en place pour récupérer plus facilement les matériaux comme les filets de pêche recyclés.
#ITSNOTOK
En plus de commanditer la légendaire compétition de surf Fiji Pro, Outerknown fait des vagues avec leur nouvelle campagne #ITSNOTOK. Le slogan est une déclaration sur la quantité de déchets que l’on déverse chaque année dans nos océans.
“What if other animals were creating as much garbage as humans? It’s pretty appalling if you think of it that way; we need to shift our awareness. It’s not ok to destroy our ocean. It’s not one person’s problem. It’s everyone’s problem.”— Kelly Slater.
Afin de conscientiser la population, l’entreprise a créé une collection unique dénonçant le problème. Pour l’instant, quelques morceaux se présentent sur le marché, tels que des T-shirts et une serviette de plage. Un hoodie s’ajoutera dès l’automne à leur collection. 100% des profits seront versés à la fondation The Ocean Conservancy. L’organisme est reconnu pour ses solutions concrètes et appuyées par la communauté scientifique. Ils supportent plusieurs initiatives, dont la restauration du golfe du Mexique et le développement des pêcheries durables. Évidemment, il ne néglige pas l’impact du plastique dans l’océan et veille à le diminuer. En 2016, l’organisme a organisé l’un des plus gros nettoyage de plage au monde. Plus de 500 000 participants ont retiré de la nature 18 millions de livres de déchets. Woop! Woop!
D’ailleurs, L’OBNL refuse l’utilisation de pailles sur leur site. Si vous avez déjà participé à l’un de ses nettoyages, vous savez que les pailles sont une abomination pour la planète terre. En plus d’être possiblement l’un des luxes les plus inutiles inventés, une paille de plastique prend une éternité à se décomposer. Elles se ramassent soit dans les dépotoirs, soit dans l’océan, sur nos plages ou bien dans l’estomac d’un animal…
Outerknown souhaite inspirer les gens à suivre leurs pas vers la préservation de notre planète. Espérant que le modèle d’entreprise inspirera d’autres entrepreneurs à faire de même.
Ce texte a été rédigé par Nicholas Dion, fondateur de Andy+, une autre inspirante entreprise écoresponsable à suivre! Andy + vend des bouteilles isolées pour le café et le thé. De cette façon, l’entreprise participe à réduire l’utilisation des tasses de styromousse non recyclables utilisées dans un trop grand nombre de commerces. De plus, 10% de leurs ventes revient à Cup For Education pour les enfants dans les régions rurales des pays en développement. Nicholas a toujours été fasciné par les entreprises sociales, soit ceux qui ont un objectif complémentaire à leur profit. « Il y aura toujours plus de compagnies à profit que d’OBNL, alors c’est important que les compagnies à profit travaillent pour préserver le futur de tous. »