Environnement - Nouvelles
Il y a quelques semaines, nous avons eu le plaisir de partager avec vous les premières aventures d’un jeune couple se surfers, Gwen et Katie, avec le Sea Shepherd Conservation Society (cliquez ici pour lire ou relire la première partie). Après leur première mission en Antarctique, le jeune couple s’est retrouvé dans une autre partie du globe, en Afrique Occidentale, pour une second mission, l’Opération Sunu Gaal (en Sénégalais, homonyme du nom du pays qui veut dire littéralement « notre canot »). Voici ce que nos collaborateurs Gwendal Le Tutour et Katie Adams ont à nous raconter:
« La bataille contre la pêche illégale en Afrique occidentale, c’est plus qu’une bataille contre l’argent et l’avidité des pays riches qui consomment le poisson qui y est pêché: c’est une bataille pour les locaux. Chaque poisson qui se retrouve dans les filets des bateaux illégaux est un poisson de moins dans l’assiette d’une famille locale.
Quand on nous a demandé de faire partie d’une nouvelle expédition de Sea Shepherd en Afrique de l’Ouest pour aller contrer la pêche illégale (officiellement, ça s’appelle IUU: Illegal, Unreported and Unregulated en anglais), on était vraiment honorés d’aider. Non seulement cette campagne avait pour but de protéger la biodiversité de cette région contre l’exploitation excessive, mais elle aidait aussi les pêcheurs locaux et les familles qui dépendent énormément du poisson, étant leur source principale de nourriture.
On estime que ce genre de pêche illégale coute entre 608 millions et 1.2 milliard d’euros par année au pays d’Afrique de l’Ouest, et compte pour 37% de la pêche illégale dans le monde. C’est un montant énorme, ce qui veut dire que notre campagne n’allait pas être facile: plus on est efficace, plus le marché noir du poisson allait être affecté, ce qui allait rendre pas mal de gens mécontents.
Les eaux le long des côtes du Sénégal sont l’un des seuls endroits au monde qui ont encore une abondance de vie marine. C’est surtout dû au fait que les Sénégalais, traditionnellement, ne les ont pas surexploitées. Ils utilisent de petites embarcations et n’attrapent que quelques poissons à la fois, au contraire de gros bateaux qui raclent le fond des océans attrapant tout, peu importe la grosseur ou l’espèce. Ironiquement, c’est aussi pourquoi le Sénégal est l’un des endroits les plus visés pour la pêche illégale, justement parce que leur environnement n’est pas encore détruit.
C’est fou à quel point la plupart des gens ne comprennent pas bien nos océans. Beaucoup de gens ne se sentent pas aussi concernés qu’avec d’autres parties de notre monde, et ils pensent qu’il est impossible de manquer de poisson et que la vie marine est infinie. Malheureusement, ces personnes ont clairement tort. Cette pensée magique que les océans sont une source sans fin de nourriture pour les humains est ce qui nous a menés dans cette situation en premier lieu. Nous sommes devenus si désespérés de continuer à pêcher que nous envoyons des bateaux à des milliers de kilomètres juste pour quelques centaines de poissons. S’il y avait réellement tout plein de poisson dans l’océan, pourquoi est-ce que la Russie, l’Europe et la Chine se rendent à l’autre bout du monde à des endroits comme la mer Ross en Antarctique?
Avant que la campagne ne débute, nous avions besoin d’un bateau. Nous avons donc pris un avion vers l’Afrique du Sud et nous avons rejoint le bateau à bord duquel nous allions mener la campagne, le JMS. Le JMS avait besoin de travail: ce n’est qu’après 5 mois à travailler sur le bateau pour le remettre en bon état que nous avons commencé notre voyage de l’Afrique du Sud vers le Sénégal. Pour nous, de quitter l’Afrique du Sud voulait aussi dire laisser derrière nous un spot de surf vraiment bien à quelques minutes de notre bateau, mais aussi dire au revoir à des gens géniaux qu’on avait rencontrés au Surf shop à Richards Bay.
À notre arrivée au Sénégal, on était tous très excités de commencer notre première patrouille pour les navires de pêche illégaux. On travaillait conjointement avec le gouvernement du Sénégal pour s’assurer que leurs lois étaient respectées. On a donc eu la chance et le plaisir d’avoir avec nous à bord des agents sénégalais des pêches pendant nos patrouilles. Les officiers nous aidaient à déterminer la légalité des navires qu’on pouvait apercevoir, et agissaient en tant que témoin de confiance du gouvernement.
Depuis notre arrivée, on a aussi réussi à trouver de nouveaux spots de surf, comme Yoff Beach pour les débutants et l’île de N’Gor (où se trouve l’un des Surf Camps les plus cool que j’ai jamais vus). Tout l’équipage a vraiment apprécié les journées de congé entre les patrouilles, à surfer ou à aller explorer Dakar.
Notre campagne était la première du genre à avoir lieu au Sénégal, et grâce à ça nous avons eu la chance de tracer une nouvelle route pour les campagnes futures qui serviront elles aussi à protéger la biodiversité marine en Afrique de l’Ouest. Par contre, c’est certain que de travailler en Afrique amène son lot de difficultés et de complexités: comme vous vous en doutez sûrement, tout fonctionne au rythme Africain! Malgré ça, Sea Shepherd est déterminé à étendre sa présence en Afrique et les équipages des différents bateaux sont tous excités par cette opportunité dans cette région du monde. Je suis certaine que d’ici quelques années, nous allons voir une réelle différence!
Pour plus d’infos sur la campagne des Sea Shepherd, le West African Campaign et pour trouver le chapitre du SSCS le plus près de vous visitez les pages web suivantes: Seashepherd.org en anglais et Seashepherd.fr pour le site en français.
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À Suivre: Partie 3 – Les baleines ont gagné en Antarctique!