Moy hill farm : laisser le surf professionnel pour cultiver le monde de demain

Durant leur dernier périple en Irlande, les gars de OuiSurf ont dû vivre selon les intempéries et dompter l’imprévisible de l’Atlantique Nord. La réalité du climat rendant difficile de trouver les conditions idéales pour surfer, ils en ont profité pour explorer la richesse des paysages et rencontrer des communautés inspirantes. Ils se sont ainsi arrêtés sur la Wild Atlantic Way pour découvrir un projet unique fondé par des surfeurs locaux.

Photos : Matthew Smith, Mitch Corbett, Chris Mcclean

Après avoir voyagé et surfé les plus belles vagues du monde, le surfeur professionnel Fergal Smith a décidé de quitter le circuit du surf et de démarrer une ferme familiale et communautaire. Fondé sur l’idée de créer un meilleur système alimentaire, Moy hill farm a pour mission de nourrir les populations locales par l’adoption d’une agriculture biologique et d’inspirer les nouvelles générations au retour à la terre. Travaillant de pair avec les associations caritatives et les milieux scolaires, ils mettent de l’avant l’esprit de communauté, où chacun trouve le moyen de donner à sa façon.

Nous cultivons de la nourriture, mais nous tenons également une porte ouverte pour que quiconque y reste pour travailler, pour apprendre de la terre et pour s’y ressourcer. — Fergal Smith

Tous les matins, ceux qui vivent et travaillent à la ferme Moy hill se lèvent tôt pour la récolte. En milieu d’après-midi, lorsque le travail est effectué, que les animaux sont nourris et que l’entrepôt se voit bien rempli, certains se dirigent au marché pour la vente des légumes, tandis que d’autres se reconnectent autour d’une séance de yoga. À la fin de la journée, tous se rassemblent pour préparer un repas communautaire qu’ils partageront entre famille et amis.

Chaque semaine, des activistes, des touristes, des surfeurs, des musiciens, des artisans et des voisins viennent donner de leur temps et partagent leurs connaissances. D’autres y viennent pour vivre un rythme de vie moins effréné, prennent le temps de se ressourcer et d’apprécier le pouvoir guérisseur que peut leur offrir la terre. La majorité de ceux qui visitent, ou restent sur la ferme, ont peu d’expérience dans le domaine agricole, mais tous y ont leur place. Cette ouverture à recevoir les uns et les autres donne un sens plus fort et apporte un dévouement puissant au sein de la communauté.

Tout ce que nous faisons ici est de prendre soin de notre environnement. Ce n’est pas l’argent qui rendra le futur de mes enfants meilleur, mais l’accès à de l’air pur, à de la bonn nourriture et à une communauté dévouée. — Fergal Smith

Outre le travail de récolte à la ferme, l’équipe s’implique également dans la plantation de boisés indigènes. Via leur organisme de bienfaisance Hometree, ils ont jusqu’à ce jour planté plus de 12 000 arbres, incluant des chênes, des sorbiers, des noisetiers et des bouleaux. Avec pour défi d’aider les paysages avoisinants, la protection de cette terre permettra la création un écosystème forestier viable pour les années à venir.

Conscients qu’ils ne pourront démanteler les industries agroalimentaires mondiales qui adoptent un usage intensif de pesticides, ils croient cependant qu’une souveraineté alimentaire durable et locale, qu’une meilleure éducation relative au retour à la terre, ainsi qu’une prise de conscience des simples gestes que nous posons quotidiennement sauront apporter une différence significative dans le monde qui nous entoure.

Au quatre coins du monde, de plus en plus de jeunes agriculteurs souhaitent apporter une différence et optent pour une approche d’agriculture biologique. Ici au Québec, des entreprises comme Équiterre mettent de l’avant des réseaux encourageant les fermiers locaux qui cultivent avec soin et respect nos terres agricoles. En plus d’assurer une souveraineté alimentaire, leurs pratiques permettent de favoriser l’équilibre de nos écosystèmes, par la préservation des sols, de l’air et de l’eau.

Présentement en campagne de financement, la ferme Moy hill souhaite acheter un terrain avoisinant de 60 acres, où il leur sera possible de planter plus de 30 000 nouveaux arbres, de créer un verger assez grand pour la plantation de fruits de saison et de fournir plus de 150 paniers diversifiés par semaine dans les différents marchés locaux. Il vous est possible de supporter leur campagne juste ici.