Québec - SUP
Avec quelques années déjà à travailler en tant que photographe et vidéaste dans le milieu des parcs nationaux, j’ai eu la chance de voir une variété de paysages et d’écosystèmes différents, tous à couper le souffle. Néanmoins, l’idée d’un séjour au parc d’Opémican me tentait au plus haut point. Opémican était pour moi une nouvelle zone de nature à explorer, un lieu complètement unique et splendide révélé. Il faut se le dire, l’endroit a tout pour faire rêver : un tout nouveau parc de la SÉPAQ, niché entre les lacs Témiscamingue et Kipawa et surtout rempli de cette nature québécoise typique qu’on aime tant. Lorsqu’on a su que Tourisme Abitibi-Témiscamingue et la SÉPAQ nous offraient un séjour de SUPs avec les conseils de leurs guides, on a compris qu’on allait vraiment pouvoir vivre à fond la découverte de ce jeune parc qui alimentait déjà notre imagination.
Photos: Guillaume Paquette-Jetten
Cap sur l’Abitibi-Témiscamingue
Nous avons donc quitté un Montréal brûlant avec 3 SUPs prêtés par Ouisurf et Maui sur le toit, à cinq et beaucoup trop de bagages dans notre fidèle Toyota Sienna (une vraie bête de la route qui a déjà plus de 400 000 kilomètres à son actif!). Dans notre groupe on compte mon frère Renaud et moi-même, élevés par des parents fans de camping, Charlotte, Française mais qui a déjà bien exploré la nature québécoise et Pierre et Yon, aussi tous deux de France mais n’ayant pas encore eu l’occasion de camper au Québec (spoiler alert : tout le monde va tripper autant, peu importe leur background en plein air).
Secteur de la pointe Opémican
Après un bon sept heures de route et des débats beaucoup trop engagés sur le choix de la musique (apparemment qu’Alt-J fait plus estival que Fouki, n’importe quoi), on arrive finalement au parc national pour y être accueillis par une agréable odeur de pin. Le secteur de la pointe Opémican donne un accès facile à l’immense lac Témiscamingue, où les couchers de soleil y sont absolument mémorables. Pour les deux premières nuits, on a la chance d’essayer les nouveaux modèles de prêt à camper de la SÉPAQ. De format similaire à un petit chalet rustique mais avec des murs en toile et en moustiquaire, c’est un entre-deux idéal pour s’initier au camping ou encore pour ceux qui veulent un séjour un peu moins chargé en équipement. Après un accueil chaleureux par deux expertes de la région qui nous orientent un peu pour le séjour, nous décidons de profiter dès le premier soir de la plage. Le contraste avec la Sienna nous ravit : beaucoup plus d’espace et de l’eau à perte de vue pour fuir la chaleur.
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D’un territoire de drave à parc national
Le lendemain, nous avons d’abord la chance d’apprendre un peu sur le passé de ce lieu clé dans l’histoire de la région. En effet, il s’agissait auparavant d’un point de passage important dans la drave du bois, et plusieurs bâtiments historiques sont d’ailleurs encore présents et préservés sur le site. Nous décidons ensuite d’explorer les alentours de la pointe Opémican en SUP et en canot. La matinée est magnifique et les rayons du soleil sont au rendez-vous. Pour certains d’entre nous, la seule expérience en SUP se résume à 10 minutes sur l’eau la veille, donc on ne reste pas trop loin du quai pour que le groupe en entier puisse se familiariser avec les planches. En après-midi, une bonne dose de pluie et un orage nous persuadent de profiter de notre prêt-à-camper pour jouer aux cartes et se reposer. Mis à part les règles louches que Yon et Pierre inventent au UNO, l’ambiance générale est très agréable et détendue.
La pluie laisse place au beau temps en début de soirée. Les rayons du soleil percent de plus en plus les nuages et la lumière tombant sur la forêt est à faire rêver. Cependant, le vrai rêve commence une fois à l’eau, où un brouillard dansant laisse passer les couleurs de fin de journée, mélangeant un orange doré à des teintes de bleu et de rose. On se lance sur l’eau et on s’aventure cette fois plus loin, voyant le paysage apparaître progressivement devant nos yeux et disparaître au même rythme derrière nous. Le lac est extrêmement calme, reflétant sous nos SUP le décor envoûtant du ciel, nous donnant l’impression de voler parmi des nuages de brouillard.
Une infinité d’îles sur le lac Kipawa
Pour la deuxième partie du séjour dans le Parc national Opémican, nous nous installons pour deux jours et deux nuits sur une île dans le secteur de l’île aux fraises, dans le lac Kipawa. Le lac n’est comme aucun autre lac que j’ai pu voir auparavant, s’étirant en une infinité de baies tentaculaires et d’îles de toutes les tailles. Pour notre première journée sur le lac, nous explorons son immensité accompagnés de France, guide de la région, et de Romanic, chauffeur du bateau mais aussi bon conteur et grand amoureux de son bout de pays. Nous passons une bonne partie de notre après-midi dans une baie absolument splendide, la baie du canal. Pour y entrer, il faut passer à travers un passage long et étroit, bordé de belles falaises. On le pagaie en entier en SUP, captivés par le paysage.
Vers la fin de la journée, je commence à réaliser que cela me fait du bien de changer un peu la formule habituelle de mes road trips au Québec. Habitué à ne compter que sur moi-même pour trouver de nouveaux lieux à découvrir, j’ai parfois négligé l’importance de discuter avec des gens du coin. Je découvre le parc autrement à travers leurs histoires. J’étais déjà charmé par les paysages à couper le souffle, mais c’est vraiment à travers leur vision de l’endroit que je commence vraiment à en tomber amoureux.
Les habitants du parc
Romanic ne parle pas que de la nature, il parle aussi du fait d’être père dans ces lieux, d’y élever sa fille (qui, à six ans, pêche sans doute déjà mieux que nous tous). Les gens se promènent sur l’eau pour aller déjeuner chez des amis ou chez la famille, passant entre ses îles qui sont pour nous un lieu sauvage de déconnexion, mais pour eux leur chez-soi, un lieu de détente paisible et un immense terrain de jeu. La journée se termine avec une session de SUP au coucher du soleil puis avec un feu de camp bien mérité, bien installés sur notre île. Le tout s’achève comme il se doit, avec une contemplation du dôme étoilé depuis le bord de l’eau.
Le portage Sandy
Pour finir notre séjour au parc d’Opémican, nous remplissons notre dernière journée d’un maximum d’exploration en SUP et d’une séance de pêche en route. Tous déjà beaucoup plus habiles sur les planches, nous progressons rapidement. Nous passons par un point réputé du lac Kipawa, le portage Sandy. Constitué d’une plage qui s’étire en une longue pointe de sable aux eaux peu profondes, l’endroit détonne avec le reste du lac qui est généralement très creux. C’est le lieu idéal pour se baigner ou pour se détendre sur le sable chaud. Le lendemain, l’oncle de Romanic, Marc, vient nous chercher en bateau. Il nous accueille avec du café chaud dans son petit chalet au bord de l’eau, sachant visiblement ce qui fait des heureux après un séjour de camping. Nous reprenons finalement la route, tous charmés par l’endroit et ses habitants, avec l’idée d’y revenir certainement, peut-être pour un autre séjour de plein air ou, qui sait, pour y acheter nous-mêmes un chalet (on peut rêver, quand même)!
Conseils et informations pratiques pour le Parc national d’Opémican
- Pour tout séjour sur le lac Kipawa, notamment en canot, kayak, ou SUP, l’application Accès Plein Air, développée par Tourisme Abitibi Témiscamingue, est un must! Elle permet de télécharger des cartes du lac avec parcours, points d’intérêts et campements identifiés. D’ailleurs, l’application couvre plusieurs parcours et sentiers pour la totalité de la région et pour une foule d’activités variées, allant de la randonné au cyclisme en passant par le ski de fond. Par ici pour en savoir plus.
- Pour les amateurs de pêche, prévoyez un droit d’accès quotidien de 19,04$ par personne. Les espèces pêchées sont l’omble de fontaine, le doré et le touladi.
- Les réservations pour les prêts à camper du parc sont disponibles depuis leur site web à partir de 104$ par nuit. La vaiselle, les lits et matelas ainsi que le poêle sont inclus.
- Si vous n’avez pas d’embarcations, le parc loue des canots, kayaks et SUPs au centre d’accueil des visiteurs!
- En visite au début de l’été? Prévoyez de l’anti-moustique ou autre moyen de repousser les insectes piqueurs. Il y a des mouches noires, des mouches à chevreuil et des moustiques… comme partout ailleurs à cette période!