Environnement - Nouvelles
Le drapeau des Sea Shepherd est certainement une icône marquant: une tête de mort avec un trident et un bâton de berger blanc, sur fond noir. Des pirates? Pour certains, comme pour les pêcheurs illégaux et chasseurs de baleine, sûrement. Mais pour nous, comme pour beaucoup de gens, ce sont plutôt de fervents défenseurs des océans qui luttent pour la protection des créatures marines . Nous avons rencontré deux jeunes surfeurs impliqués dans l’organisation, qui ont décidé de tout laisser tomber pour protéger la biodiversité des océans du monde entier.
Première partie: la rencontre de deux jeunes passionnés et leur première mission
Katie Adams, 25 ans, Américaine
“La première fois que j’ai entendue parler de Sea Shepherd, c’était en 2011, lorsque j’ai reçu un coup de fil qui a carrément changé ma vie. C’était ma mère qui venait tout juste de regarder un documentaire à la télévision, qui se nommait WHALE WARS, où des volontaires de partout dans le monde travaillaient avec Sea Shepherd pour empêcher le massacre illégal des baleines en Antarctique. Sérieusement, j’en ai eu le souffle coupé: je ne pouvais pas croire que les gens massacraient encore des baleines en Antarctique, en 2011!! Il y avait tellement de choses qui me passaient par la tête, tellement de nouvelles idées: la vie telle que je la connaissais venait carrément de changer.
Ensuite, j’ai passé une bonne semaine à faire des recherches sur Sea Shepherd et sur leur champ d’action: cet organisme à but non lucratif de conservation de la vie marine a été fondé en 1977, avec comme mission de stopper la destruction de la biodiversité marine ainsi que le massacre des animaux dans nos océans, afin de protéger les écosystèmes et les espèces qui y vivent. Jusque-là, ils me semblaient comme tous les autres organismes à but non lucratif de ce monde, mais une chose les différencie radicalement : “Sea Shepherd utilise des tactiques innovatrices d’action directe pour rechercher, documenter et agir lorsque nécessaire. La SSCS fait tout ce qui est en son pouvoir pour dénoncer, mettre en lumière et confronter les activités illégales perpétuées dans nos océans.” Voilà ce que j’aime entendre: un organisme qui agit réellement, qui pose des actions directes, qui se met littéralement entre le harpon et la baleine, bref qui sauve des vies!! J’étais convaincue et il ne m’en fallait pas plus pour savoir que c’était ce que je devais faire de ma vie.
Un an plus tard, après avoir fait du bénévolat sur la terre ferme pour Sea Shepherd en Oregon, et après avoir participé à une campagne locale de la SSCS pour arrêter le massacre des lions de mer sur la rivière Columbia, je me suis retrouvée à Sydney en Australie à bord d’un de leurs bateaux, le M/Y Bob Barker. C’était ma première fois en dehors de l’Amérique du Nord et aussi ma première fois sur un navire: autant vous dire que j’ai eu une petite période d’adaptation!
À bord, je suis devenue matelot et mon travail consistait à nettoyer, peindre et tout ce qui doit se faire régulièrement sur un bateau pour le garder en bon état. On préparait le navire pour la 10e campagne contre la chasse à la baleine des Sea Shepherd en Antarctique, où la flotte illégale japonaise planifiait de tuer 1035 baleines à bosse en danger d’extinction, mais aussi des petits rorquals et des rorquals communs. Non seulement ils planifiaient un réel massacre, mais ils comptaient le faire en territoire protégé, dans un sanctuaire international de baleines, situé dans une partie complètement déserte du sud de l’océan Austral… où ils espéraient évidemment que personne n’essaie de les en empêcher.
À Sydney, ça m’a pris quelque temps à m’habituer à vivre sur un navire avec 35 personnes. Tant de gens dans un si petit espace : on apprend à bien se connaître rapidement… et on crée des liens très forts: ce qui devait arriver arriva : je suis tombée amoureuse d’un coéquipier et surfeur français, Gwen. Gwen et moi avions plus en commun que ce que je croyais possible : nous étions tous deux de nouveaux végétaliens (les navires Sea Shepherd sont strictement végétaliens, c’est une de leurs manières de pratiquer ce qu’ils prêchent : “la conservation par l’action “), nous aimons tous deux être dans l’eau, les animaux, la course à pied, les voyages et le surf!
Gwen, 25 ans, Français.
“En 2010, j’étais un étudiant à l’école d’ingénierie marine de Saint-Malo, en France. C’est dans ce temps-là que j’ai entendu parler de Sea Shepherd pour la première fois, quand j’ai vu un documentaire sur les actions directes de Sea Shepherd contre les flottes illégales de baleiniers en Antarctique à la télé. Ça m’a ouvert les yeux, mais ça m’a surtout donné un but super motivant pour terminer mes études: j’allais être ingénieur à bord de l’un des navires de la Sea Shepherds Conservation Society!
J’ai grandi sur le bord de la mer en Bretagne, où le vent et les vagues ont développé ma passion pour l’océan. J’ai commencé le surf à 13 ans, la planche à voile à 14, le kitesurf et le SUP quelques années plus tard. L’océan m’a tellement apporté, j’avais besoin de faire quelque chose en retour.
J’ai d’abord rejoint les rangs de Sea Shepherd en tant que bénévole sur la terre ferme, pendant que je terminais ma formation d’ingénieur. On organisait des kiosques pendant différents évènements pour éduquer les gens et on faisait aussi des levées des fonds et des nettoyages des rives.
Après avoir reçu mon diplôme d’ingénieur, je me suis porté volontaire pour faire partie de l’équipage à bord de l’un des navires du SSCS. En août 2012, j’ai rejoint le M/Y Bob Barker pour préparer la 10e campagne de Sea Shepherd en Antarctique. Je travaillais dans la chambre aux moteurs à réparer les dommages survenus dans les campagnes précédentes et préparer le bateau pour être prêt à protéger les baleines dans l’océan Austral.”
Katie:
“Gwen et moi avons complété notre première mission avec Sea Shepherd ensemble. C’était l’opération Zéro Tolérance, qui a en fait été l’une des campagnes les plus fructueuses de Sea Shepherd : on a sauvé 932 baleines! À partir de ce moment-là, Gwen et moi avons décidé de continuer notre bénévolat avec Sea Shepherd, mais on a d’abord fait un voyage d’environ un mois en France, pour que Gwen puisse me montrer les meilleurs spots de surf en Bretagne (où j’ai surfé ma première vague!)
Après la France, on nous a demandé de revenir pour une nouvelle campagne, dans la partie francophone de l’Afrique de l’Ouest, où notre groupe devait aider le gouvernement du Sénégal à arrêter la pêche illégale… À suivre!
Prochain article: nos aventures au Sénégal!
Par :Katie Adams et Gwendal Le Tutour (2HealthyFitVegans)
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Seashepherd.org en anglais et Seashepherd.fr pour le site français