Salty Soul Project: un surf trip à vélo de Vancouver à Tijuana

C’est l’histoire de 3 Espagnols qui un jour décident de faire un surf trip à vélo, du Canada au Mexique. En chemin, ils prennent des vagues, amassent des fonds pour les enfants du Népal et du Kenya, et font des rencontres qui changent leurs perceptions. Bienvenue dans l’univers hors du commun du Salty Soul Project.

Trois mois. C’est le temps qu’ils ont pour parcourir à vélo les 3000km qui séparent Vancouver et Tijuana, en traînant leurs planches de surf. Un projet un peu fou, comme on les aime!

Ils, c’est Mikel Lopez, Iñaki Miramon et Javi Palma, 3 Espagnols dans la vingtaine. Les deux premiers se connaissent depuis qu’ils sont tout petits. Originaires de Pamplona, une ville à l’intérieur des terres dans le nord du pays, connue davantage pour ses corridas que pour ses vagues.

Surf Malibu Salty Soul Project
Surf Time à Malibu

« En 2011, Iñaki et moi sommes partis ensemble faire un échange étudiant au Brésil. C’est là que nous avons essayé le surf pour la première fois, et nous sommes tout de suite devenus accros! », raconte Mikel. À leur retour en Espagne, ils continuent à surfer et à voyager. C’est d’ailleurs lors d’une journée pluvieuse pendant un voyage en Irlande que commence à germer l’idée du Salty Soul Project.

« Nous n’étions jamais venus en Amérique du nord. Comme nous voulions faire quelque chose de différent, nous nous somme dits : pourquoi pas pédaler du Vancouver au Mexique en longeant la côte ouest? »

Entretemps, Iñaki part vivre un an en Australie. C’est sur la plage de Byron Bay qu’il fait la connaissance de Javi, un autre Espagnol originaire de Cordoba. Celui-ci avait déjà l’intention d’effectuer un voyage à vélo à travers l’Asie. Ses plans changent rapidement.

« Iñaki m’a appelé et il m’a dit: je viens de rencontrer un gars. Il est super motivé et il veut venir avec nous. Je lui ai répondu : pas de problème! »

La veille du départ. Les deux amis d’enfance ne ferment pas l’œil de la nuit, occupés à finaliser leurs bagages. Ils pèsent les valises, emballent les vélos et se demandent comment ils vont faire pour transporter tout leur équipement. Au total, 8 caisses, 3 vélos, 5 planches de surf, des remorques, un kit complet de camping, sans oublier les vêtements, les wetsuits, les caméras et ordinateurs. Une petite fortune en frais de bagages extra.

C’est dans l’avion qui les amène de Barcelone à Vancouver que Mikel et Javi font connaissance en personne pour la première fois. Le courant passe bien. Heureusement, car ils s’apprêtent à passer 90 jours ensemble, 24h sur 24.

Arrivée à Vancouver sous la pluie. L’idée de départ était d’aller surfer à Tofino, mais comme leur temps est limité, les gars décident de partir tout de suite vers le sud. Ils prennent le ferry jusqu’à Port Angeles, dans l’état de Washington.

Dès le premier soir, un étranger les aborde dans la rue. Voyant qu’ils ne savent pas encore où ils vont dormir, il leur offre de leur prêter sa galerie d’art pour la nuit. « Nous étions seul dans la galerie, qui servait aussi de théâtre. Nous avons mis de la musique et dansé sur scène. C’était épique! », se remémore Mikel.

Salty Soul Project California San Francisco
Quelque part en Californie

Cette première nuit donne le ton au voyage. « Quand ils voient les bicyclettes, les remorques et les planches de surf, tout le monde vient nous parler. Ils nous demandent qui nous sommes, ce que nous faisons, où nous allons. Les gens sont très curieux. »

Les épiceries sont le meilleur endroit pour faire des rencontres. Tandis que deux des comparses entrent faire les courses, le troisième veille sur les vélos.  Immanquablement, quelqu’un apparaît et vient engager la conversation.

« Nous ne comptons plus le nombre d’étrangers qui nous ont ouvert leurs portes, offert de camper sur leur terrain et invités à manger. Nous ne connaissions pas ce côté de la culture américaine. »

S’ils vivent une expérience incroyable, les gars du Salty Soul Project gardent en tête que tout le monde n’a pas cette chance. « Nous savions que nous allions attirer l’attention, et nous avons décidé d’en profiter pour amasser des fonds pour deux projets qui nous tiennent à cœur », explique Mikel. Leur objectif : amasser 2 euros par kilomètre parcouru, qui seront remis à deux ONG qui travaillent avec les enfants au Népal et au Kenya.

Coucher de soleil sur le Pacifique

Les 3 amis pédalent en moyenne 60km par jour. Durant les deux premiers mois, ils ont eu mal aux jambes constamment. « Nous n’avions pas fait d’entraînement particulier en prévision du voyage, explique Mikel. À la base, nous ne sommes pas des cyclistes. Nous le sommes devenus en cours de route! »

« Pas besoin d’avoir le meilleur équipement pour réussir un voyage du genre. Ce qui compte le plus, c’est la détermination. » – Mikel

En bout de ligne, les 3 amigos auront passé plus de temps à pédaler qu’à surfer. C’est leur seul regret. « L’inconvénient quand on est à vélo, c’est qu’il est difficile de se déplacer rapidement quand on annonce un bon swell. Nous avons quand même eu quelques sessions mémorables, et avons pu visiter plusieurs spots mythiques de la côte ouest. »


Javi et Mikel sont retournés enseigner le surf en Espagne. Quant à Inaki, il a encore un peu d’argent et poursuit le voyage au Mexique avec sa copine. Tu peux suivre la fin de son aventure sur Instagram. Il reste encore quelques semaines pour contribuer à leurs efforts de collecte de fonds en faisant un don ici.