À la une - Environnement
La Cour Internationale de Justice déclare que la chasse à la baleine “pour la recherché scientifique” perpétrée par les baleiniers japonais n’est pas conforme à la loi internationale et n’est en fait AUCUNEMENT de la recherche scientifique.
Le 31 Mars 2014 restera une date à célébrer au nom des baleines, puisque c’était le jour où la cause des cétacés a enfin gagné dans les poursuites intentées contre le Japon par l’Australie. Pour vous donner une petite idée de la situation de la pêche à la baleine dans l’océan Austral, retournons en 1986. Un moratoire sur la chasse à la baleine a été déposé à cette époque, rendant illégal de tuer des baleines n’importe où dans le monde. Malheureusement, il y avait une faille dans ce moratoire puisqu’il était alors permis d’attraper des baleines à des fins de « recherche scientifique ». À ce moment, il n’y avait aucune limite déterminée pour ces captures, considérant que les différents pays n’abuseraient pas de cette faille, mais c’est exactement ce que le Japon a fait. En 1987, l’année après que l’interdiction de pêcher des baleines fut posée, le Japon a lancé son « Programme de pêche à la baleine scientifique », qui se nommait JARPA II. Ils ont donc recommencé leurs activités de pêche en utilisant les mêmes navires commerciaux qu’auparavant. Ils ont aussi continué de faire fonctionner leur bateaux usines de transformation de viande de baleine en plus de ne faire aucune recherche scientifique durant les 27 ans qu’auront duré leur « programme de recherche scientifique ».
Évidemment, ça ne s’arrête pas là : non seulement tuaient-ils des baleines mais ils le faisaient en plus dans un sanctuaire. Il y a tout de même une autorité internationale en la matière, l’International Whaling Commission (IWC). l’IWC est une commission formé de nations qui choisissent volontairement de participer, bref, ceux qui ont un intérêt dans la chasse à la baleine. Le Sanctuaire de Baleines de l’océan Austral a été établi en 1944 suivant un vote dans le IWC, dans lequel le Japon a été le seul opposant au projet. Tuer des baleines dans un sanctuaire désigné, où les baleines sont supposées pouvoir nager en toute liberté et sécurité, est donc un affront majeur aux accords et traités internationaux établis par les pays de l’IWC.
Sea Shepherd a été le seul organisme qui est intervenu directement pour stopper les activités de pêche à la baleine commerciale du Japon dans l’océan Austral durant les 10 dernières années. Pendant cette période de temps, les actions tactiques directes et victoires de Sea Shepherd ont reçu beaucoup de couverture médiatique internationale, autant positive que négative. Les critiques de Sea Shepherd ne comprennent généralement pas ce qui se passe réellement en mer et essaient de construire une image violente et négative de l’organisme. L’ironie de tout ça est que les actions de Sea Shepherd n’ont rien de violent, et les critiques ne font évidemment aucune mention de la violence perpétrée par les baleiniers qui tuent violemment une trentaine de baleines par jour. Ils ont la fâcheuse tendance de nous donner des noms comme « pirates » et « extrémistes » parce qu’ils pensent faussement que Sea Shepherd agit de manière illégale, ou encore que nous opérons trop dangereusement, prenant des risques injustifiés et mettant notre équipage en danger, argument que j’entend trop souvent. Juste pour être certaine que la situation est bien claire : tous les membres de l’équipage prennent part dans l’action et prennent les risques. Personne n’est forcé à le faire contre son gré, nous sommes des volontaires non payés qui sont motivés par leur passion, et le fait de sauver des vies justifie absolument nos actions, surtout lorsque ces vies sont perdues illégalement.
La nouvelle réglementation de l’ICJ change finalement la donne à propos des baleiniers et des critiques de Sea Shepherd. Elle stipule publiquement que c’était en fait les baleiniers Japonais qui opéraient illégalement tout ce temps : ce sont enfin eux qui sont vus comme des pirates ! La cour a conclu que « le Japon a violé le moratoire sur la chasse à la baleine commerciale, le moratoire sur les « bateaux-usines » et l’interdiction de chasser la baleine commercialement dans le Sanctuaire de Baleines de l’océan Austral. » Le règlement est très clair sur le fait que « le programme de chasse à la baleine japonais JARPA II en Antarctique n’était pas conduit pour des raisons scientifique et que le Japon doit retirer le permis scientifique obtenu pour le programme JARPA II et interdire l’obtention de permis futures pour ce programme ». Ça c’est une bonne nouvelle !!! Il y a finalement une lueur au bout du tunnel : tous les efforts que nous avons mis à convaincre le monde entier de tout ceci auront finalement porté fruit, c’est coulé dans le béton et nous n’avons plus à en débattre !
Quelques jours après la nouvelle réglementation, le Japon a annoncé qu’ils n’iront plus chasser la baleine dans l’océan Austral l’an prochain. C’est vraiment fantastique ! Non seulement les baleines pourront-elles nager librement pour la première fois depuis des dizaines d’années, mais ça permettra aussi à Sea Shepherd de protéger la vie marine dans d’autres parties du monde. Ce qui fait le plus peur est que le Japon est un pays puissant, et que s’ils ont réussi dans le passé à faire passer leur chasse à la baleine illégale pour de la recherche scientifique, ils sont surement en train de rechercher d’autres manières d’aller continuer leurs activités en Antarctique. Ils ont peut-être annoncé qu’il ne chasseraient pas la baleine l’an prochain, mais qui sait ce que l’avenir nous réserve. Le problème de notre système légal est que tout prend une éternité et que le règlement ne s’applique qu’à un seul programme, le JARPA II. À mon avis, le Japon va sûrement modifier le programme JAPRA II, pour faire semblant qu’ils ont appris leur leçon et qu’ils savent qu’ils ne peuvent plus utiliser le prétexte de la « recherche scientifique » pour couvrir la tuerie des baleines, mais je suis certaine qu’ils trouveront d’autre prétextes ou qu’il continueront à utiliser illégalement le terme « recherche scientifique » pour mener leurs opérations de massacre des baleines en Antarctique.
Si le Japon décide l’aller chasser les baleines en Antarctique à nouveau, Sea Shepherd sera prêt à retourner arrêter leurs chasse illégale, et nous n’arrêterons pas jusqu’à ce que la chasse à la Baleine de stoppe !
Pour plus d’info sur Sea Shepherd, la chasse à la baleine, les réglementations de l’ICJ et pour trouver votre chapitre local de SSCS, visitez Seashepherd.org en anglais et Seashepherd.fr en français