Le “Dock” : le futur du surf?

Photos : Tom Carry et Rich landos

«À quoi ressembleraient nos sessions de surf, si un quai joignait nos vagues au rivage? Pas besoin de pagayer, juste courir et sauter dans ta vague, puis revenir en courir une autre.»   Ozzie Wright, pro surfeur.

Marcher sur l’eau : check, marcher sur une vague : check. Si vous n’avez pas encore vu le stunt le plus visionné de Stab Magazine mettant en vedette les quais flottants de l’entreprise Candock, c’est que vous êtes surement partis en vacances, peut-être même en train de marcher sur l’un de leurs systèmes de quais modulaires, faits ici même au Québec, à Sherbrooke pour être plus précis. Du haut de ses 20 ans, l’entreprise familiale distribue aujourd’hui, partout dans le monde : en Amérique du Nord, en Amérique Latine, dans les Caraïbes, en Europe, en Afrique, en Asie et en Océanie.

« Quand le fondateur de Stab Magazine, Sam Mcintosh nous a approché avec cette idée de marcher sur une vague en Indonésie, on s’est dit pourquoi pas! On a appelé notre distributeur à Jakarta, puis les 30 mètres de cubes modulaires étaient prêts à être assemblés pour former le quai flottant sur la plage de Keramas, à Bali. » — Philippe Gosselin, directeur marketing de Candock

SNEAKY LIKE A SNAKE

…But fun like evil!

Le quai d’une demi-tonne maintenu à un bateau au large, a été surfé par les pros surfeurs de l’équipe Volcom : Noa Deane, Mitch Coleborn,  Ozzie Wright, Balaram Stack, Imaikalani Devault et Yago Dora. Une autre corde attachée à une motomarine permettait de garder l’angle souhaité. La première journée, des vagues de 10 pieds rendaient l’expérience beaucoup trop rocambolesque, c’est pourquoi, ils ont attendues au lendemain. Paraitrait-il que Kelly Slater et John John Florence auraient refusé l’invitation en raison des compétitions à venir. John John aurait avoué ne pas être chaud à l’idée. On se demande pourquoi…

“Dans le fond, si je le reçois sur la tête, ça peut me tuer, hein? demandait Noa Deane après avoir vu Yago Dora se faire expulser à 6 pieds dans les airs.” Si l’on se fie à la vidéo, les pros surfeurs n’avaient pas du tout peurs de sauter pieds joints dans la vague. “Après tout, qu’est-ce qui est le fun sans augmentation de ton rythme cardiaque? confiait STAB dans son article.”

Bien que le but n’était pas nécessairement de faire vendre plus de quais pour une expérience de ce genre, mais bien d’appuyer STAB dans leur évènement hors du commun, reste que la durabilité du produit s’en trouve validée. Selon Philippe, la mise à l’épreuve est toujours un bon moyen d’améliorer la technologie. “Quand on a reçu le footage RAW on a vu que le quai s’est dirigé de manière parallèle à la vague. Il a donc déchiré en deux, puis 3 cubes se sont brisés, mais en 10 minutes, l’équipe de STAB les a remplacés. C’est l’avantage d’un système modulaire. S’ils n’avaient rien brisé, c’est qu’ils n’auraient pas joué assez forts haha.”

UN PROJET DE VAGUE STATIQUE AU QUÉBEC AVEC ÇA?

Suite à l’effet viral du Stunt, Candock a reçu bons nombres de demandes, notamment de la part d’écoles de surf partout à travers le monde. Ils ont toutefois dû remettre les pendules à l’heure. “Il y a de gros risques pour la sécurité : un mille livres qui te wash, c’est dangereux, déclare Philippe.” Selon lui, il faudra recevoir davantage d’information au sujet de la force des marées, des vents et des tempêtes pour tester et apporter des modifications adéquates. Ensuite, il sera peut-être possible de développer un produit spécifiquement adapté pour le surf.

Si l’entreprise a réussi à développer des quais pour les jeux mondiaux d’aviron, faire flotter des voitures, construire une marina pour 80 bateaux en 3 jours, créer des sentiers flottants pour des courses de vélos de montagne en Afrique, peut-être pourrait-elle devenir partenaire d’un projet de vague statique, ici au Québec? La question brûlait nos lèvres.

« C’est sur qu’on embarquerait! Peut-être pas à titre d’investigateur, mais oui, on le ferait avec l’appui d’un savoir-faire dans le domaine. Comme ici, à Sherbrooke, nous pourrions peut-être meubler le nouveau site, si le projet de vague urbaine prend forme. » — Philippe

En se fiant à l’expérience de Candock, leur développement technologique et leur vision à long termes, il y a de bonnes chances de voir ce genre de projet voir le jour au Québec!

UN FUTUR VERT

Tout comme certaines planches de surf, les quais Candock sont fabriqués à partir d’une résine de haute qualité qui ne se dégrade pas dans l’environnement et qui est résistante à une large gamme de produits chimiques. Comme la résine est fabriquée à partir de pétrole, l’entreprise a le souci de la recycler à 100% dans un futur rapproché. “Nous aimerions fermer la boucle du cycle de vie du produit et être capable de recycler toutes nos pièces, et ce, partout dans le monde. Pour le moment, ce ne sont pas tous les pays qui détiennent les infrastructures nécessaires pour les recycler. Nous aimerions être capables de le faire à l’interne, nous confie Philippe.” Au-delà de la durabilité de leur produit et de leur gage éco-responsable, l’équipe développe présentement des champs solaires flottants, croyant en l’avenir de l’énergie solaire.

Enfin, Candock a plus d’un tour dans son sac, qui sait ce que l’entreprise québécoise développera d’ici quelques années : une vague propulsée par l’énergie solaire sur le fleuve Saint-Laurent? On rêve…

Pour en savoir plus au sujet de Candock : http://www.candock.com/

À suivre : leur prochain documentaire couvrant leur projet de pont flottant au temple Angkor Wat, au Cambodge.