Des tacos… aux croissants pour le championnat du monde de longboard ISA

Après un saut au Mexique pour participer au Mexi Log Fest et les nationaux Rip Curl en Colombie-Britannique, je me suis envolée vers Biarritz en France pour le championnat du monde de longboard ISA. Chaque pays devait choisir un maximum de deux hommes et deux femmes pour les représenter. 2019 est une année record pour le nombre de participants: 32 pays au total et 104 participants se sont réunis à la Côte de Basques, le premier spot où le surf a été pratiqué en Europe en 1957. Cette longue plage au pied d’une grande falaise est devenue mythique par son décor exceptionnel, avec une vue sur la côte espagnole et les Pyrénées.

À notre arrivée, privés de sommeil depuis 36 heures, nous sommes rendus un peu fous, mais épatés par la beauté de Biarritz. Gros soleil, 25 degrés, l’eau est turquoise, le surf est parfait pour le longboard.

Photo de couverture: ISA / Pablo Jimenez

Des conditions difficiles

Deuxième journée, vers 10 heures du matin, le vent onshore commence à souffler et les nuages assombrissent le ciel. Et ce sera comme ça pour les cinq prochains jours.

Si nous n’avions pas vu ce dont Biarritz avait l’air durant la première journée, il aurait été facile de croire que les bonnes vagues n’étaient qu’un mythe. C’était terrible pour les cinq premiers jours de la compétition, et plus que la moitié des compétiteurs se sont fait éliminer. Le vent onshore soufflait de toutes ses forces, la pluie était de la partie et les vagues étaient complètement désordonnées. Les surfeurs ont donc dû faire de leur mieux pour prendre les deux vagues qui leur permettraient d’avancer au deuxième round.

Lydia Ricard aux championnats mondiaux de longboard
Photo: ISA / Pablo Jimenez

Le Canada au 13e rang du classement mondial

À trois jours de la fin, l’océan a finalement décidé de collaborer en donnant des vagues parfaites pour le longboard, très clean et ensoleillées. Un vrai spectacle pour la foule qui grandit chaque jour pour observer les meilleurs surfeurs du monde. L’équipe qui a dominé était le pays hôte, la France, qui a terminé avec quatre médailles individuelles, mais aussi la médaille d’or en équipe. Le Pérou a reçu la médaille d’argent et les États-Unis ont reçu la médaille de bronze. Trois des quatre participants du Canada ont réussi à faire trois rounds et Liv Stokes, une Canadienne qui habite en Californie, a réussi à surfer six rondes. Le Canada s’est hissé au 13e rang du classement mondial au terme du championnat du monde longboard.

Le surf est aussi un sport d’équipe

Ce qui fait la force d’une compétition ISA c’est le fait de former une équipe. La motivation de chacun, ensemble, va engendrer le résultat final. Toute l’équipe canadienne était présente pour s’encourager pendant les heats. Nous étions vraiment satisfaits de notre première participation au championnat du monde de longboard. Cet événement nous a prouvé que le Canada a une bonne équipe, et nous avons obtenu notre meilleur résultat à l’international. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble à surfer, à s’encourager, à se conseiller sur des techniques et des stratégies, mais aussi à parler du futur du longboarding canadien, qui nous tient tous à coeur.

L’équipe canadienne de longboard n’a aucun autre financement que ce que les compétiteurs ont dans leurs propres poches. – Lydia Ricard

De l’aide pour les athlètes

Plusieurs équipes sur place pouvaient compter sur la présence de caméramans et d’entraîneurs et nous pouvions voir la différence. Malheureusement, l’équipe canadienne de longboard n’a aucun autre financement que ce que les compétiteurs ont dans leurs propres poches. Pour l’instant, l’association du surf canadienne se concentre sur le shortboarding, et c’est pourquoi les athlètes de longboarding n’ont droit à aucun support financier.

Nous espérons trouver un moyen de se faire aider dans le futur, notamment pour bénéficier de la présence d’un coach et d’un caméraman pendant les compétitions. Voir ses performances en vidéo et recevoir les conseils d’un pro entre les heats aide définitivement à s’améliorer! Le surf est un sport individuel, mais en le transformant en un sport d’équipe, ça nous permet de repousser nos limites, de nous améliorer et de progresser au classement international. En terminant 13e sans aucune ressource, on a vraiment réalisé qu’avec un peu plus de support, le Canada aurait une bonne chance de monter dans le top 10 et plus!! À suivre…

 

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